En résumé :
- Onze jours avant le premier tour de ces élections législatives anticipées, prévu le 30 juin, les candidats poursuivent leurs campagnes éclair dans les 577 circonscriptions.
- Le Rassemblement national n’a toujours pas présenté de programme économique. Si en décembre, il annonçait un livret synthétisant mesures fiscales, économiques et réglementaires, qu’il devait adresser aux acteurs économiques et sociaux, il n’a pour l’heure pas donné suite.
- Baston financière, investitures parallèles, guérilla judiciaire… Les bisbilles continuent du côté de LR et son président, Eric Ciotti, démis par les ténors mais pour l’heure maintenu à son poste par la justice.
- Retrouvez l’essentiel de l’actualité du mardi 18 juin sur la dissolution de l’Assemblée nationale et les prochaines élections législatives ici.
Le nom du Premier ministre en cas de victoire du Nouveau Front populaire ne sera pas connu avant le premier tour, assure Jadot. «Ce sera le groupe à l’Assemblée nationale qui le décidera», affirme le sénateur écologiste Yannick Jadot sur le plateau de France 2 ce mercredi soir. L’ex candidat à la présidentielle «ne pense pas» qu’on connaîtra le nom choisi par l’alliance de gauche avant le premier tour des législatives. Le projet «n’est pas celui des Ecologistes, ce n’est certainement pas celui de La France insoumise. C’est une coalition pour gouverner», a-t-il martelé.
Attal justifie les dépenses du gouvernement par les crises successives. Questionné sur la procédure européenne lancée contre la France pour son déficit public excessif, le Premier ministre a défendu le bilan économique du président de la République. «En 2017 [année de la première élection d’Emmanuel Macron, ndlr], la France était déjà visée par une telle procédure», a tenu à rappeler Gabriel Attal. Le pays en est sorti l’année suivante, avant d’y replonger après la crise du Covid et de l’inflation. «Effectivement nous avons dépensé, mais je ne regrette pas de l’avoir fait», a encore assuré le chef du gouvernement, affirmant que les mesures prises ont par exemple permis aux Français de garder leur emploi lors de la pandémie, grâce au chômage partiel.
Gabriel Attal appelle à «des digues» contre l’antisémitisme. Interrogé sur le viol à caractère antisémite d’une fille de 12 ans à Courbevoie par trois garçons du même âge, le Premier ministre Gabriel Attal a dénoncé un drame «abject, insupportable, inqualifiable». «Les peines [des responsables] seront très lourdes et sans appel», a-t-il promis. Le chef du gouvernement a aussi appelé les responsables politiques à «mettre des digues» contre l’antisémitisme. «Assez des discours qui banalisent et qui installent un climat mortifère En France. Depuis le 7 octobre [jour de l’attaque du Hamas en Israël, ndlr] l’antisémitisme a repris de la vigueur dans le pays», a encore fustigé le Premier ministre.
Gabriel Attal : «Nous n’augmenterons pas les impôts». Sur le plateau du 20 Heures de TF1, le Premier ministre Gabriel Attal a défendu son bilan et a rappelé ses engagements, clashant au passage ses adversaires de droite et de gauche. «Nous n’augmenterons pas les impôts et nous sommes les seuls à le promettre», a-t-il assené. Assurant ne «pas avoir besoin» du RN pour parler pouvoir d’achat, Gabriel Attal a également fustigé les renoncements du parti de Jordan Bardella, qui est revenu sur sa promesse de rétablir la retraite à 60 ans. «Le programme du RN, c’est comme un oignon, chaque jour, il se pèle et à la fin il ne reste que nos yeux pour pleurer», a moqué le Premier ministre.
A lire aussi
Les propositions du RN et du Nouveau Front populaire sont «dangereuses» pour l’économie, selon le Medef. «Plusieurs mesures proposées par le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement national apparaissent inappropriées et même dangereuses pour l’économie française, la croissance et l’emploi», a jugé la première organisation patronale française ce mercredi. «Si ces programmes se concrétisaient en 2024 ou après», ils provoqueraient «des hausses d’impôts, […] le départ des investisseurs étrangers et des faillites massives d’entreprises, donc des destructions d’emplois», a estimé le Medef.
Eric Ciotti dénonce une «alliance cachée» entre la macronie et LR. «Je dénonce publiquement la grande dissolution de la droite dans le macronisme à l’œuvre», affirme dans un entretien au Figaro le député des Alpes-Maritimes qui présente une soixantaine de candidats aux législatives sous l’étiquette «Les Républicains à droite» et dont le rapprochement avec le RN a été contesté par la direction de son parti. «Les chiffres viennent de tomber : il y aura près de 70 circonscriptions sans candidats de la majorité macroniste, dont la moitié pour les députés LR sortants qui ne m’ont pas suivi», explique-t-il, y voyant là la preuve qu’une «alliance cachée a été construite».
Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard débattront le 25 juin sur TF1. Selon les informations du Figaro, les trois hommes s’affronteront cinq jours avant le premier tour des élections législatives, sur la première chaîne de la télévision. Le débat sera animé par les présentateurs phares de TF1, Gilles Bouleau et Anne-Claire Coudray. Les trois adversaires représenteront les blocs qui structurent désormais la vie politique, Renaissance, le RN et le Nouveau Front populaire. Ils devraient confronter leurs visions sur les grandes orientations à donner au pays.
Une manifestation féministe et populaire contre l’extrême droite. Ce dimanche 23 juin, plus de 175 associations et syndicats dont la FSU, la CGT, et Solidaires appellent à des manifestations et rassemblements partout en France pour lutter contre l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir et rappeler les droits des femmes. «Nous savons que nos droits ne sont jamais acquis pour toujours. Droit de vote, droit de vivre librement sa sexualité, droit à la contraception et à l’avortement, […] nous devons ces avancées aux luttes de nos aînées, de nos mères, de nos grands-mères et à leurs allié·es. Ce sont tous ces droits qui sont directement menacés aujourd’hui par l’extrême droite au pouvoir», écrit dans communiqué l’intersyndicale éducation de Seine-Saint-Denis. A Paris, les collectifs se rejoindront Place de la République à 14 h 30.
Ciotti retire son investiture à un candidat pour «propos antisémites» en Meurthe-et-Moselle. Eric Ciotti, à l’origine d’une alliance entre la droite et le RN aux législatives, a retiré mercredi son investiture à Louis-Joseph Pecher, qui se présentait sous ses couleurs en Meurthe-et-Moselle pour des «propos antisémites, homophobes et orduriers» sur les réseaux, a-t-il indiqué dans un communiqué. «L’union des droites que nous appelons de nos vœux doit précisément faire barrage aux torrents de haine, d’antisémitisme et de violence portés par l’extrême gauche», a affirmé le président des «Républicains à droite».
1 200 saisonniers à La Poste pour distribuer les plis électoraux. La Poste se tient prête à distribuer 47 millions de plis électoraux pour chaque tour de scrutin des législatives anticipées via la tournée des facteurs et a annoncé ce mercredi prévoir le renfort de 1 200 à 1 300 contrats saisonniers pour ce faire. La Poste commencera la distribution des plis électoraux «de manière échelonnée sur la semaine précédant le jour de vote», dès que ceux-ci seront mis à disposition par les préfectures, a-t-elle indiqué. «Comme il n’y a qu’une semaine entre le premier et le second tour, c’est là que ce sera le plus compliqué, le plus serré en termes de délais», explique Philippe Dorge, directeur général adjoint du groupe La Poste en charge de la branche services /courrier /colis. Cette distribution est intégrée à la tournée des facteurs, dont les effectifs seront renforcés sur la période de «1 200 ou 1 300 contrats saisonniers d’été», précise Philippe Dorge. Ce dernier reconnaît «un effort important pour les facteurs et les factrices», avec possibilité «d’heures supplémentaires», les personnels de La Poste devant «passer à toutes les boîtes aux lettres» dans ce cas de figure, là où d’habitude environ 60 % d’entre elles sont visitées à chaque tournée.
Philippe Poutou en campagne dans l’Aude pour les législatives. Devant une petite foule à Carcassonne, l’ancien ouvrier de l’usine Ford de Blanquefort, dans la banlieue de Bordeaux, se présente en serial looser : «J’ai été trois fois candidat à l’Elysée, j’ai perdu à chaque fois…» «On va gagner», lui répond une centaine de voix audoises portée par le vent d’Autan. Le leader du NPA se fixe un objectif plus réaliste. «On va enlever un point au facho du coin !» En lice au nom du Nouveau Front populaire, Philippe Poutou vante un «parachutage pacifique» pour «empêcher le RN de s’emparer du pouvoir et assurer la chute de Macron». Lire notre reportage.
«Kits de campagne» : le Rassemblement national bel et bien condamné. La Cour de cassation a validé, ce mercredi, la condamnation du parti d’extrême droite dans l’affaire dite des kits de campagne, prononcée en mars 2023. Une décision définitive, qui intervient en pleine campagne pour les élections législatives, et ajoute une ombre au tableau du Rassemblement national. La cour d’appel de Paris avait condamné le RN – à l’époque Front national – à une amende de 250 000 euros pour avoir créé un vaste système de financement illégal de sa campagne pour les élections législatives de 2012. Les 572 candidats du FN étaient obligés d’acheter un «kit de campagne», facturé 16 650 euros, à la fin payé par l’Etat au titre du remboursement des frais de campagne.
En pleine campagne électorale, l’UE épingle les déficits budgétaires de la France. La Commission européenne a ouvert la voie, ce mercredi à des procédures pour déficits publics excessifs contre sept pays de l’Union européenne, dont la France. En pleine campagne pour les élections législatives donc, où les candidats et les partis en lice multiplient les promesses de dépenses. De quoi compromettre la promesse de la France, déjà jugée peu crédible, de revenir sous les 3 % de déficit en 2027. Bruxelles, qui table plutôt sur un déficit de 5,3 % cette année et 5 % en 2025, s’est refusé à tout commentaire sur la situation politique française. Le commissaire à l’Economie, Paolo Gentiloni, s’est dit «très confiant» dans le fait de pouvoir négocier «un chemin d’ajustement» avec les pays sous procédure, y compris la France.
«Il faut aller voter», demande William Saliba. Lui aussi interrogé sur le sujet, le défenseur d’Arsenal a été moins disert que certains de ses coéquipiers. Il a d’emblée dit ne pas être «le mieux placé» pour en parler. «Je sais juste qu’il faut aller voter et j’encourage tout le monde à le faire.» Depuis leur arrivée en Allemagne pour disputer l’Euro, les joueurs français sont systématiquement questionnés sur les élections législatives, et la victoire éventuelle du RN. Si plusieurs d’entre eux se sont contentés d’appeler à voter, Marcus Thuram a été le seul à demander «à se battre pour que le RN ne passe pas» alors que le capitaine des Bleus Kylian Mbappé s’est positionné «contre les extrêmes et les idées qui divisent». Une action commune des joueurs à propos des élections est par ailleurs envisagée dans les prochains jours.
Olivier Faure pas surpris par l’ex-candidat RN et son tweet antisémite. Au tour du chef de file du PS de réagir à notre article sur les candidats problématiques du Rassemblement National, dont le profil de celui du Morbihan, Joseph Martin, qui a effacé depuis un tweet antisémite. «Il s’agit d’un candidat RN. La matrice du RN est le racisme et l’antisémitisme. Simple. Son soutien au Gvt Netanyahou n’est qu’une façon de se «blanchir» et de trouver un nouvel argument dans la guerre des civilisations qu’il entend mener contre les Français musulmans. Basic.»
Il s’agit d’un candidat RN. La matrice du RN est le racisme et l’antisémitisme. Simple.
— Olivier Faure (@faureolivier) June 19, 2024
Son soutien au Gvt Netanyahou n’est qu’une façon de se « blanchir » et de trouver un nouvel argument dans la guerre des civilisations qu’il entend mener contre les Français musulmans. Basic. pic.twitter.com/OnW4Vjn0Nh
Rabiot estime que ce serait «bien de laisser un peu de côté» la question des élections. Comme Kylian Mbappé et Marcus Thuram avant lui, le milieu des Bleus a invité les Français à se rendre aux urnes pour les législatives. «C’est important dans le sens où on représente l’équipe de France. C’est aussi l’avenir de la France qui est en jeu, c’est un sujet très important, même brûlant. Nous ce qu’on veut, c’est dire aux gens d’aller voter, ne pas laisser aux autres la possibilité de choisir pour soi», dit Rabiot. Il a aussi estimé qu’il ne fallait pas que le groupe soit «parasité» par ce contexte. «On a une compétition à gérer. Si on pouvait laisser ça un peu de côté, ce serait bien», souhaite le joueur de la Juventus Turin.
Le Rassemblement national se désolidarise d’un candidat après un tweet antisémite. Deux jours après la publication d’un article de Libération, dressant le profil de plusieurs candidats racistes, antisémites et complotistes investis par le Rassemblement national, le parti s’est prononcé sur un cas fâcheux. Celui de Joseph Martin, dont le tweet d’octobre 2018 (désormais supprimé) «Le gaz a rendu justice aux victimes de la Shoah» a fait couler beaucoup d’encre. Interrogé sur le sujet, le parti d’extrême droite a indiqué que le candidat de la première circonscription du Morbihan «n’a plus le soutien du Rassemblement national.» En conséquence, «il est suspendu et sera convoqué en vue de son exclusion», en rappelant qu’il n’était pas possible de retirer sa candidature. Plutôt embarrassant pour un parti qui accuse sans cesse le camp adverse, le Nouveau Front populaire, d’antisémitisme.
Ce tweet de Joseph Martin, candidat investi par le RN dans le Morbihan, est par exemple toujours en ligne, 48 heures après la publication de l'article. https://t.co/IZHZhJMmbm pic.twitter.com/UWpUSgQR1H
— Raphael Grably (@GrablyR) June 19, 2024
Nouveau Front populaire : un programme à 106 milliards d’euros et 3 % de croissance, selon Valérie Rabault. La députée socialiste, ancienne rapporteure du Budget à l’Assemblée, a estimé le coût et les effets du programme de l’union des gauches : un chiffrage optimiste, dont elle attend une hausse de la croissance et une réduction du déficit. Si elle n’a pas participé à l’élaboration du programme du Nouveau Front populaire (NFP) en fin de semaine dernière, elle est «totalement en accord» avec ce qui est proposé par les partis de gauche réunis.
Calcul
L’alliance Ciotti-RN pour les législatives est bien une «union d’extrême droite». C’est sous cette formule que le ministère de l’Intérieur, en charge de l’organisation des élections législatives, a décidé de désigner l’union de candidats du Rassemblement national avec les Républicains d’Eric Ciotti. 62 candidats seront donc désignés ainsi, permettant de clore le débat – on rigole, de belles âmes politiques et médiatiques continueront d’expliquer sans argument que l’extrême droite n’est pas l’extrême droite.
Chez Pol
Gabriel Attal au JT de 20H sur TF1 ce soir. Le Premier ministre, qui multiplie les interventions médiatiques et les déplacements, va de nouveau apparaître sur les téléviseurs de millions de Français ce mercredi soir, à 20 heures, lors du journal télévisé de TF1. Le camp de la majorité présidentielle est en difficulté face aux deux autres blocs qui s’affrontent depuis le début de la campagne pour les législatives. Pour «ressouder» et «mobiliser» ses troupes, le Premier ministre réunit également ce soir les candidats de son parti au siège de campagne de Renaissance. Cette réunion est organisée «en présentiel et en visio» pour espérer devenir un «moment fort de mobilisation», qui était «très attendu» par ces derniers, a-t-on précisé. Le dernier sondage Ifop en date (toujours à prendre avec des pincettes) donne le camp macroniste en troisième position, derrière le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national.