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Nouveau Front populaire : les partis de gauche s’accordent enfin sur un programme «de rupture» pour les législatives

Elections législatives 2024dossier
Le Front populaire a présenté son programme, ce jeudi 13 juin, à dix-sept jours du premier tour des législatives. Du côté des Républicains et de Reconquête, les grands remous se poursuivent tandis que Gabriel Attal a fait son premier déplacement dans le Pas-de-Calais pour tenter de redonner du souffle à la macronie.
Les dirigeants des principaux partis du Nouveau front populaire à Paris, le 10 juin 2024. (Denis Allard/Libération)
publié le 13 juin 2024 à 7h43
(mis à jour le 13 juin 2024 à 22h12)

En résumé :

  • A dix-sept jours du premier tour des législatives anticipées du 30 juin, les discussions se sont enfin conclues du côté du Nouveau Front populaire. Les principaux partis de l’alliance sont tombés d’accord malgré quelques tensions apparues dans la matinée, notamment sur l’antisémitisme et la qualification du Hamas comme «groupe terroriste».
  • Le psychodrame se poursuit chez Les Républicains : malgré son exclusion par un bureau politique de son parti, Eric Ciotti a regagné son bureau comme si de rien n’était ce jeudi midi. Il a par ailleurs saisi la justice pour contester son éviction qu’il juge «illégale».
  • Chez Reconquête, le divorce est consommé entre Eric Zemmour et Marion Maréchal, là aussi sur l’opportunité ou non de s’allier au RN. La deuxième a «pris acte de (son) exclusion de Reconquête» par le premier mais assure qu’elle n’est «pas en train de retourner au RN».
  • Retrouvez l’essentiel de l’actualité du mercredi 12 juin sur la dissolution de l’Assemblée nationale et les prochaines élections législatives ici.
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Arrêtez de nous gonfler avec les projections en sièges, elles n’ont jamais été aussi peu fiables ! S’il est tentant de s’appuyer sur ces extrapolations, même les sondeurs soulignent qu’elles reposent sur une méthodologie fragile. Surtout pour ce scrutin législatif qui intervient dans un contexte inédit. Lire notre billet.

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Place de la République à Paris, un maigre rassemblement pour fêter le Nouveau Front populaire. Malgré l’annonce d’un accord du Nouveau Front Populaire et des nuages lourds (tant sur les négociations que Paris), la place de la République est restée clairsemée ce jeudi, après plusieurs jours de mobilisation. Au milieu d’une grosse trentaine d’irréductibles qui chantent «Bardella, t’es foutu, la jeunesse est dans la rue» et les passants impassibles, Amandine, pantalon jaune et pancarte «FN=RN= Waffen SS» à la main, la vingtaine, affiche un grand sourire. Avec Yann, étudiant comme elle, ils étaient parmi les premiers arrivés, dès 20h, pour lancer la soirée. «Mais ça n’a pas trop pris…» Il aura fallu une heure et demie, et l’annonce d’un accord salvateur pour la gauche, avant que les premiers chants ne soient repris, dont l’inépuisable «la jeunesse emmerde le Front National» Leur avis sur ce Nouveau Front populaire? Ils s’en réjouissent mais craignent les dérapages de Jean-Luc Mélenchon, «alors que la com’ du RN est si léchée». Raphaël Glucksmann ? Pas leur truc non plus. «Bon orateur mais opportuniste en partie.» Ruffin serait selon ce jeune duo le plus légitime à mener la gauche, voire devenir Premier ministre : «C’est le plus proche des gens et il comprend vraiment les territoires.» Alors que la pluie fine commence à tomber, Amandine lâche : «On va se rentrer et s’économiser pour les prochains jours!» Par Margot Mac Elhone et Flavia Stabile

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D’abord critique, Glucksmann a cédé à l’union des gauches, assure Roussel. Celui qui avait posé des conditions strictes pour la formation du Nouveau Front populaire s’est finalement pris au jeu. «Raphaël Glucksman a été avec nous pour co-écrire, partager ce programme», a confirmé Fabien Roussel ce jeudi soir sur le plateau de BFMTV, après des questions répétées sur la participation, ou non, du leader du parti Place-Publique aux tractations de l’union des gauches. Jusqu’ici, Raphaël Glucksmann s’était montré réticent à l’idée de s’allier avec les Insoumis et avait réclamé ne «pas refaire la Nupes». «Nous avons réussi à construire un rassemblement qui n’est plus la Nupes, qui va bien au-delà, qui inclut Place-Publique et d’autres organisations», s’est félicité Fabien Roussel, évoquant un moment «inédit». «Vous n’imaginez pas le changement que cela va faire dans le pays», se réjouit-il encore.

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Les Républicains (pas ceux de Ciotti) ont investi «plus de 200 candidats». Avec un président destitué qui continue de se pointer au bureau, pas facile de travailler. En plein psychodrame autour d’Eric Ciotti et de sa volonté d’alliance avec le RN, Les Républicains, du moins ceux qui ne veulent pas de l’alliance, annoncent avoir investi «plus de 200 candidats» dans toute la France. D’autres devraient l’être dans les prochains jours : les candidats ont jusqu’à dimanche, 18 heures, pour se déclarer.

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Plutôt que la «Révolution», François Ruffin plaide un gouvernement «d’apaisement». «Je pense que les électeurs n’attendent pas la Révolution», estime François Ruffin, interviewé dans l’émission Backseat sur Twitch. Depuis sa cuisine, il dépeint une France d’Emmanuel Macron plongée dans l’«instabilité» et le «désordre». Réponse du Nouveau Front populaire ? «Notre état d’esprit doit être celui de rassurer, de donner confiance, de protection, d’apaisement. Voilà ce qui doit dominer, c’est par là que l’on s’en sortira.» Sera-t-il celui qui mènera cette barque en devenant le chef du gouvernement ? «J’ai ma place dans l’équipe, assure l’élu insoumis. Si je dois être Léon Blum, j’en serais très fier, mais si je dois être Léo Lagrange [le ministre des Loisirs du Front populaire de 1936 à 1938, ndlr], j’en serais très fier aussi.»

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Le RN Sébastien Chenu défend une idée… abandonnée depuis deux ans par Marine Le Pen. Un signe de fébrilité ? Le vice-président du Rassemblement national à l’Assemblée nationale a défendu ce jeudi soir sur le plateau de TPMP la suppression de la double nationalité. Devant le bolloréen Hanouna, le député d’extrême droite a soutenu «qu’en dehors des pays européens, quand on a une nationalité, on en a une car ça dit beaucoup de ce que vous êtes et ce à quoi vous êtes attachés». Et celui-ci d’avancer un argument (quasi-imparable) : «On ne peut pas être Français pour certaines choses, et Uruguayen pour d’autres.» Manque de pot, il se trouve que Marine Le Pen avait abandonné en 2022 cette mesure, important marqueur du camp nationaliste qui figurait en bonne place sur ses programmes présidentiels de 2012 et 2017. Peu de temps après être sorti des studios, Sébastien Chenu s’est fendu d’un tweet d’excuses. A déguster, chaud ou froid, peu importe.

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Edouard Philippe tend la main aux Républicains déçus d’Eric Ciotti. Dans un entretien au Figaro ce jeudi, l’ex-Premier ministre et président du parti Horizons a joué la séduction avec la droite républicaine, dont une grande partie s’est désolidarisée de la décision d’Eric Ciotti de s’allier avec le Rassemblement national. «Si certains veulent rejoindre Horizons, ils seront toujours les bienvenus», a assuré Edouard Philippe qui n’a pu s’empêcher d’y aller de son petit commentaire : «L’initiative d’Éric Ciotti m’est apparue consternante et contre-nature.» «Les responsables de LR ont condamné l’initiative d’Éric Ciotti, ils ont eu raison et je leur rends hommage», a-t-il encore ajouté, en flattant toujours plus le parti qu’il a pourtant quitté en 2017 pour Emmanuel Macron. Quel fayot.

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Ruffin souhaite un «embrasement positif et constructif» de la France. En direct depuis sa cuisine, dans l’émission diffusée sur Twitch Backseat, le député insoumis a rappelé ce jeudi soir que les nombreuses conquêtes sociales obtenues par le Front populaire originel, dans les années 30, ne sont pas venues seulement d’un accord d’appareils politiques. Alors en cas de victoire de la nouvelle union de la gauche aux législatives, François Ruffin estime qu’il «faut que ça soit un ressort qui se lache dans le pays, une ébullition partout, des gilets jaunes sur péages d’autoroute, un embrasement positif et constructif du pays, pour forcer une dynamique populaire. Cela ne peut pas se faire que depuis Matignon ou l’Elysée».

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«Les investitures, on va les examiner une à une.» Foule très compacte dans la salle parisienne du Point Ephémère ce jeudi soir pour une réunion publique contre l’extrême droite, à l’appel de la militante antiraciste Fatima Ouassak, cocréatrice du Front de mères. Alors que le Nouveau front populaire vient de s’accorder sur un programme, l’essayiste, copieusement applaudie, appelle les militants de gauche à «examiner ligne à ligne le programme» commun et à «ne pas se précipiter pour appeler à voter pour eux». Pour Fatima Ouassak, il est important de pouvoir «faire la preuve que la gauche porte un projet antiraciste» pour pouvoir «se servir des habitants des quartiers populaires comme des rabatteurs qui vont appeler nos familles et nos quartiers à voter». Il est par ailleurs nécessaire d’«examiner une à une» les investitures et d’«exiger des candidats exemplaires sur la lutte contre le racisme et les violences faites au femme», dit-elle en faisant référence aux controverses autour d’une candidature de Adrien Quatennens. Et d’asséner : «Prenons notre temps.» Par Adrien Naselli

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Sarah El Haïry compare les agressions homophobes aux abribus cassés lors de manifestations... puis supprime son message. Dans la catégorie argument électoral catastrophique, la ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles a ce jeudi fait très fort. «Je ne souhaite pas que dans 3 semaines on puisse «casser du PD» avec l’extrême-droite, ou casser des abris de bus avec l’extrême-gauche», a-t-elle martelé sur son compte X en relayant une interview faite le matin même sur France Bleu Loire Océan où elle avançait le même argument. Le fait de mettre sur le même plan des violences homophobes et des dégradations de matériel a logiquement choqué. «Les gays au même niveau que les abribus. Tout va bien», a par exemple commenté le Communiste Ian Brossat, quand le député PS Boris Vallaud par de illustration d’une «macronie en naufrage total». Trois petites heures après sa mise en ligne, la publication a subitement disparu.

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Le Nouveau Front populaire présenté demain. Lors d’une conférence de presse commune qui se tiendra ce vendredi midi à la Maison de la Chimie, dans le 7e arrondissement de Paris, les partis de qui composent le Nouveau Front populaire doivent présenter leur nouveau bébé. On imagine qu’ils évoqueront la répartition des circonscriptions entre les partis et les fameuses mesures qu’ils comptent mettre en place lors de leur 100 premiers jours s’ils arrivent au pouvoir.

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François Hollande très sévère avec la dissolution d’Emmanuel Macron. Sur le plateau de TF1, l’ancien président de la République rappelle avoir été «confronté à des élections intermédiaires difficiles», mais affirme n’avoir «jamais pensé à dissoudre l’Assemblée nationale et (que) le gouvernement a pu aller jusqu’au bout de son travail». Selon lui, «la décision qu’a prise le président Macron de dissoudre l’Assemblée nationale à un moment où la France va recevoir dans les Jeux olympiques intervient au pire moment et dans les pires circonstances». Et Hollande de conclure : «La réalité, c’est que depuis la Libération, jamais l’extrême droite n’a été aussi proche d’accéder au pouvoir.»

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«Ce qui est essentiel, c’est que l’union ait pu se faire», selon François Hollande. Face à la droite qui implose et la macronie qui «s’était présentée comme un rempart et a été un tremplin pour l’extrême droite», «c’est à la gauche de faire son devoir. Son devoir, c’est de faire l’union», a martelé l’ancien président de la République sur le plateau de TF1 ce jeudi soir. François Hollande a souligné l’importante de «rassembler toutes les familles politiques de la gauche qui ont des divergences mais qui font preuve de responsabilité [...] pour que l’extrême droite ne puisse pas venir au pouvoir». Questionné au sujet de l’accord annoncé quelques instants auparavant par les formations du «Nouveau Front populaire», l’ex-chef de l’Etat a répondu que «ce qui est essentiel, c’est que l’union ait pu se faire. J’ai des divergences qu’on connaît, mais il y a un moment où on va au-delà des divergences».

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Le Nouveau Front populaire aussitôt né, aussitôt célébré. A peine le communiqué commun publié annonçant l’accord, les différentes figures de la gauche (à nouveau) officiellement unies y sont allés de leurs messages sur les réseaux sociaux. «Nous avons réussi», a écrit Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste. Marine Tondelier, la secrétaire nationale des écologistes, a rappelé l’«immense attente d’union» qui «s’est exprimée». «Enfin ! L’engagement pris est tenu. Le changement est en route», s’est réjoui le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel. «Une page de l’Histoire de France s’écrit», a souligné le coordinateur national de la France insoumise, Manuel Bompard.

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«L’espoir est là!» : la gauche tombe enfin d’accord. L’union «est scellée». Les principales forces de gauche se sont mises d’accord sur un «programme de gouvernement» et des «candidatures uniques dans les circonscriptions de France», annoncent-elles ce soir dans un communiqué. «Nous avons œuvré à un programme politique de rupture avec une déclinaison pour les 100 premiers jours du mandat, des propositions concrètes et réalistes, pour que la vie des Françaises et des Français change, vraiment !», explique le Nouveau front populaire. Et d’asséner : «Désormais, l’arrivée du Rassemblement national au pouvoir n’est plus une fatalité !»

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Gabriel Attal pas dans la boucle de la dissolution présidentielle. Le Premier ministre a confirmé qu’Emmanuel Macron ne l’avait pas consulté avant de décider de dissoudre l’Assemblée nationale dimanche soir. «Il ne m’a pas demandé mon avis, il m’a annoncé sa décision. Et c’est sa prérogative en tant que président de la République», a souligné Gabriel Attal sur le plateau de Quotidien. Au moment de la photo prise immortalisant cet instant, où il a la mine déconfite, «l’heure (était) grave», a-t-il souligné. Le chef du gouvernement a toutefois précisé qu’il avait «échangé avec le Président plus tôt dans l’après-midi par téléphone», sans toutefois préciser la teneur de leur discussion. Quant à son avenir à Matignon ? «Ce sont les Français qui décideront» s’il sera encore Premier ministre à l’issue des élections législatives, s’est-il contenté de répondre.

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Olivier Besancenot appelle à rejoindre les manifestations de ce week-end «contre le poison mortel de l’extrême droite».

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Attal renvoie LR et le PS dos à dos. Sur le plateau de l’émission Quotidien ce jeudi soir, le Premier ministre a estimé qu’il y a «aujourd’hui une extrême droite, une extrême gauche et des partis qui ne sont pas d’extrême droite ou d’extrême gauche mais qui manifestement tendent à se rapprocher de ces extrêmes. C’est vrai pour les LR, en tout cas pour le président des LR [Eric Ciotti] avec le Rassemblement national. C’est vrai pour le Parti socialiste, avec la France Insoumise». Ensuite questionné sur son choix au sujet d’un éventuel second tour entre des candidats RN et LFI, Gabriel Attal a botté en touche. «Je ne réponds aux questions que quand elles sont posées», a-t-il évacué.

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Sur la réforme de l’assurance chômage, Emmanuel Macron donne raison à Gabriel Attal. «Le gouvernement a eu raison en responsabilité», affirme ce jeudi soir le chef de l’Etat, allant dans le même sens que son Premier ministre sur le calendrier de la très contestée réforme de l’assurance chômage. Car Gabriel Attal a décidé, ce jeudi matin, d’accélérer la mise en application de cette réforme qui doit durcir les conditions d’ouverture des droits ou encore réduire la durée d’indemnisation. A l’origine, seul un décret de prolongement des règles actuelles jusqu’au 1er décembre devait être pris. Ce qui aurait laissé le temps au potentiel nouveau gouvernement d’en changer certaines modalités, comme l’avait promis Emmanuel Macron la veille. Mais ce jeudi, Gabriel Attal a contredit le chef de l’Etat, en annonçant que le décret d’application de la réforme sera finalement pris «d’ici au 1er juillet». Exit donc, la promesse d’ouverture d’Emmanuel Macron ? «Les deux sont compatibles», jure-t-il ce soir. Et se range du côté de son Premier ministre, en défendant un décret «cohérent, parce que sinon vous n’aviez plus de système en vigueur». En 24 heures, le chef de l’Etat aura donc réussi à retourner sa veste.