En résumé :
- Ce week-end du 22 et 23 juin, à huit jours du premier tour des législatives, des manifestations sont organisées partout en France à l’appel des organisations féministes et de l’intersyndicale (CFDT, CGT, UNSA, Solidaires, FSU).
- Après les scientifiques, les sportifs et les influenceurs, les professionnels de santé ont à leur tour pris la parole, ce samedi, en se dressant contre l’extrême droite. Ils appellent, dans une tribune, à voter pour le Nouveau Front populaire.
- Lancé dans sa campagne électorale, François Hollande a estimé, ce samedi, que «le macronisme, c’est terminé.» Aujourd’hui présent sur son terrain corrézien, l’ancien Président était difficile à rater, entre bière descendue cul sec et fanfare.
- Retrouvez l’essentiel de l’actualité du vendredi 21 juin sur la dissolution de l’Assemblée nationale et les prochaines élections législatives ici.
«Evidemment, ça peut être moi !» Jean-Luc Mélenchon se voit toujours comme un Premier ministre possible. Interrogé sur France 5 ce samedi, sur son éventuelle candidature à Matignon, le leader de la France insoumise a répété son mantra, «je ne m’élimine pas, je ne m’impose pas». Il a appelé Raphaël Glucksmann à ne pas «parler trop vite». Vendredi, celui-ci avait affirmé sur France 5 que Jean-Luc Mélenchon ne serait pas Premier ministre en cas de victoire du Nouveau Front populaire. Selon Jean-Luc Mélenchon, c’est «le groupe parlementaire le plus important qui présentera un candidat», contredisant ainsi Olivier Faure, le patron du PS qui, lui, avait évoqué l’hypothèse d’un «vote» au sein de l’alliance de gauche pour désigner le Premier ministre.
"Il ne faut pas parler trop vite Monsieur Glucksmann, évidemment que ça peut être moi !" @JLMelenchon pourrait-il être Premier ministre ? Il répond dans #CLHebdo ⬇️ pic.twitter.com/ui3a5HNI9I
— C l’hebdo (@clhebdo5) June 22, 2024
«Je n’ai rien à voir avec le racisme, je n’ai rien à voir avec l’antisémitisme.» Interrogé à plusieurs reprises dans l’émission C L’hebdo sur France 5 ce samedi, sur certaines de ses déclarations jugées antisémites, Jean-Luc Mélenchon a juré ne rien à voir ni «avec le racisme, ni avec l’antisémitisme». «Il y a d’innombrables preuves de cela dans ma vie. Ça suffit !» Le leader de La France insoumise s’est dit persuadé que les accusations contre lui étaient une tactique de campagne de la part d’Emmanuel Macron et de ses soutiens. «Dire que la France insoumise est antisémite est une façon de favoriser le vote Rassemblement national au deuxième tour», estime-t-il. Jean-Luc Mélenchon est revenu sur la phrase qui a suscité une polémique, «l’antisémitisme reste résiduel en France», et a rectifié : «L’antisémitisme est une réalité en France, je le sais d’autant mieux que je l’ai combattu toute ma vie.»
"L’antisémitisme est une réalité en France, je le sais d’autant mieux que je l’ai combattu toute ma vie, alors ça suffit maintenant !"
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"Antisémitisme résiduel" : @JLMelenchon s’explique dans #CLHebdo ⬇️ pic.twitter.com/1ruLlwQfXq
Un petit air de kermesse place des Fêtes à Paris. Au meeting de Sarah Legrain (Nouveau Front populaire) dans le XIXe arrondissement de Paris, une grande fanfare amuse des enfants qui se dandinent au son de la musique tandis que leurs parents papotent devant les stands de L’Humanité. Ici et là, des militants grignotent des barquettes de curry (5 euros la part) et des gâteaux en attendant que ça commence. «Il y a un contexte à ce meeting» explique la candidate du Nouveau Front populaire de la 16è circonscription de Paris avant de laisser la parole à tous ses camarades qui vont se succéder sur la scène. «Tous les ans, depuis 49 ans, à la Saint-Jean, le parti communiste organise une fête ici, avec des stands d’associations et de syndicats. Cette année, ils nous ont invité à partager leur soirée. Le XIXe arrondissement est à l’image de cette soirée : là où convergent la lutte et la solidarité.» Pour Sarah Legrain, le NFP «est la coalition de partis avec le programme le plus fourni, plus chiffré et le plus crédible. Quand on regarde Renaissance, donner autant d’argent aux riches, ça coûte très cher!» De plus en plus de gens, dispersés sur la place, se rapprochent pour écouter les tribuns. Par Marie-Eve Lacasse
Glucksmann, Premier ministre préféré des Français en cas de victoire de la gauche. D’après un sondage Opinionway pour Les Echos, publié ce samedi, 25 % des Français sondés estiment que Raphaël Glucksmann (PS-Place Publique) serait «le meilleur Premier ministre» du Nouveau Front populaire. C’est dix points de plus que l’insoumis François Ruffin, arrivé deuxième avec 15 %, juste devant François Hollande, qui récolte 14 % des voix lors de ce sondage. On retrouve ensuite, à égalité avec 7 %, les leaders communistes Fabien Roussel et insoumis Jean-Luc-Mélenchon, avant que n’apparaissent les premières femmes : Carole Delga (5 %), Clémentine Autain (3 %) et Sandrine Rousseau (2 %). Précision importante : la réponse «Aucun / Ne sait pas» a tout de même recueilli 20 % des voix.
Un nouveau sondage réduit l’écart entre l’extrême droite et la gauche. Plus que deux petits points d’écart. Dans un nouveau sondage réalisé par Ipsos pour Radio France et le Parisien, le Nouveau Front populaire récolte 29,5 % des intentions de votes, non loin des 31,5 % du Rassemblement national. En revanche, l’écart se creuse entre les deux blocs si l’on ajoute au résultat de l’extrême droite l’aile Républicains d’Éric Ciotti, créditée de 4 % des intentions de votes, portant le camp droite-extrême droite à 35,5 %. Le camp présidentiel se retrouve, lui, dix points derrière l’union des gauches, avec 19,5 %.
Pour François Hollande, une journée entre bière et musique. Candidat surprise en Corrèze, François Hollande est en campagne. Difficile de le rater : depuis le début de la journée, il enchaîne les sorties dans son département et ses équipes en partagent des moments sur les réseaux sociaux. On l’a vu serrer des pinces sur le marché de Tulle, commune dont il a été maire de 2001 à 2008. Puis descendre une bière cul sec dans une ambiance viriliste, encouragé par les rugbymen du club de Bort-les-Orgues. Et enfin applaudir (comme d’habitude, hors rythme) une fanfare à Uzerche.
Une bière bue cul sec plus tard, lors d’un passage aux 120 ans du club de rugby de Bort-les-Orgues. @fhollande parcourt la Corrèze… @ParisMatch pic.twitter.com/xxnuUcTgkJ
— Florent Buisson (@FlBuisson) June 22, 2024
Un clip de campagne Nouveau Front populaire sous plusieurs étiquettes. Depuis vendredi, les clips de campagne des 14 partis ou groupements politiques ayant rempli les conditions fixées par le code électoral sont diffusés entre les publicités à la télévision. Mais comme certains l’ont remarqué, celui du Nouveau Front populaire est, à chaque passage, attribué à un parti de la coalition. La Secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, s’en est expliquée sur X : «Le temps d’antenne est attribué par l’ARCOM à chaque parti comme entité. Il sera donc parfois diffusé comme LFI, d’autres fois pour le PS, le PCF ou EELV.» Le site viepublique.fr explique que «les partis politiques représentés par un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale disposent, tous ensemble, d’un total de deux heures d’émission pour le premier tour (une heure pour le second). Ce temps est réparti entre les groupes au prorata de leur nombre de députés.» Quant aux autres, qui ne sont pas représentés à l’Assemblée nationale, ils bénéficient de «sept minutes d’émission», si au moins 75 candidats se présentent en France sous leur bannière.
Des candidates du Nouveau Front populaire dénoncent des altercations lors de tractages. Après l’agression d’un candidat du Rassemblement national à Saint-Etienne jeudi 20 juin, c’est au tour de la gauche de dénoncer des altercations entre ses militants et des individus d’«extrême droite», en pleine campagne électorale pour les législatives. Sur X, la candidate écologiste du Nouveau Front populaire dans la 1ère circonscription de Bordeaux, Céline Papin, indique que le père de son fils, militant écologiste à Bordeaux «a été pris à partie et frappé hier soir à 23h en sortant de l’immeuble parce qu’il tenait des tracts» du NFP. Les deux individus à l’origine de l’agression auraient scandé, selon elle, «Bardella va vous écraser et ça commence maintenant». Elle précise qu’une «plainte sera déposée». De son côté, la candidate écologiste des Hauts-de-Seine, Sabrina Sebaihi, rapporte qu’une «militante» du NFP «a subi des violences verbales et des menaces de la part de militants d’extrême droite alors qu’elle tractait» à Nanterre ce samedi matin. Cette dame, âgée, portera également plainte, selon le communiqué de l’écologiste.
Ce matin, une militante du #NouveauFrontPopulaire a subi des violences verbales et des menaces de la part de militants d’extrême-droite alors qu’elle tractait à #Nanterre.
— Sabrina Sebaihi (@SabrinaSebaihi) June 22, 2024
Communiqué ⬇️ pic.twitter.com/gElBPPcqpO
3 600 professionnels de santé appellent à faire barrage à l’extrême droite en votant pour le NFP. Dans une tribune publiée sur Mediapart ce samedi, «3 600 professionnel·les de santé, du médico-social, du soin et de la recherche, ou usagers des services de santé» invitent à tout faire pour que l’extrême droite n’accède pas au pouvoir à l’issue des législatives en votant pour le Nouveau Front populaire. Ces professionnels, parmi lesquels Karine Lacombe, la cheffe de Service des maladies infectieuses et tropicales de l’Hôpital Saint-Antoine, ou Rony Brauman, l’ancien président de Médecins sans frontières, parlent de «partis d’extrême droite» aux «desseins mortifères pour notre République et la santé publique». «Toute politique xénophobe ou discriminatoire conduisant à supprimer des droits sociaux et à la santé sur des critères d’origine ou de nationalité est contraire» aux «droits humains fondamentaux et des principes essentiels de notre pacte Républicain à ces valeurs universelles», expliquent les signataires.
Tous rappellent par ailleurs que «le système de soins et d’accompagnement médico-social est grandement fragilisé depuis déjà de nombreuses années» et qu’il tient, en partie, grâce au «dévouement de professionnels dont beaucoup sont issus de l’immigration». Emmanuel Macron, qui «a décidé de réformes s’inspirant de la préférence nationale et d’autres projets de droite voire d’extrême droite», en prend aussi pour son grade. Pour toutes ces raisons, les 3 600 professionnels de santé appellent à soutenir le Nouveau Front populaire : «Voter pour des partis de gauche, c’est choisir de préserver l’accès universel à des soins de qualité pour tous, et ainsi agir pour la stabilité et la paix sociale dans notre pays.»
Sandrine Rousseau appellera au «désistement» pour faire barrage au RN. Pas de faux-semblant pour la députée sortante écologiste de Paris quand il s’agit de battre l’extrême droite. «Je ferai tout ce qui est possible pour que Jordan Bardella n’arrive pas au pouvoir, a assuré Sandrine Rousseau sur RMC samedi. S’il faut voter pour les candidats d’Emmanuel Macron, quand bien même je ne suis absolument pas d’accord avec leur ligne et que je les trouve indigents, je le ferai. S’il faut que ça passe par le désistement, j’appellerai au désistement.» Et de faire un rappel, alors que la majorité présidentielle se trouve loin derrière les candidats Nouveau Front populaire et RN dans les sondages : «Nous sommes en mesure de gagner. Il faut que nous arrivions en tête au premier tour.»
Désistement républicain ? Si, du côté du pouvoir en place, les appels au barrage à l’extrême droite ne semblent pas des plus évidents, à gauche, la situation se clarifie. Vendredi soir dans C à vous, Raphaël Glucksmann appelait chaque candidat Nouveau Front populaire arrivé troisième à se retirer au profit d’un candidat de la majorité sortante. Invitée de BFM ce samedi midi, Manon Aubry assurait que l’alliance allait «tout faire pour battre le Rassemblement national». «Le dimanche soir, on va analyser la situation, circonscription par circonscription. […] Dans certaines circonscriptions, il faudra peut-être se désister, peut-être faire des appels clairs. Je ne peux pas être plus claire.» L’eurodéputée avait auparavant anticipé que, dans «la majorité des circonscriptions, les deux forces qui arriveraient en tête ce serait le Rassemblement national ou le Nouveau Front populaire», estimant que «la question [du désistement] se posait davantage pour la majorité sortante.
Pas content du tout. Michel Barnier, ancien négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit, n’apprécie pas du tout qu’Emmanuel Macron n’ait visiblement pas bien lu, voire pas lu du tout ses mémoires, dont il lui avait pourtant fourni une copie gratuite il y a trois ans. «Le premier chapitre avait été écrit précisément en évoquant ce qui pourrait arriver en France», a expliqué dans une interview au Daily Telegraph l’ancien ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.
«Je regrette que dans mon pays, cet avertissement n’ait pas été pris en compte… sur l’immigration, la sécurité, sur l’autorité de l’Etat et le respect et le développement des coins les plus pauvres du pays», a-t-il dit. «Je suis convaincu que nous devons faire beaucoup plus attention et témoigner d’un grand respect à ce que les gens sur le terrain pensent dans certaines régions très pauvres», juge-t-il en ajoutant que c’est ce manque d’attention et de respect qui, «au Royaume-Uni, explique en grande partie le vote du Brexit et je pense que nous pourrions vivre la même chose en France».
La décision de dissoudre l’Assemblée nationale, «une décision que personne ne comprend», semble un pari «très risqué», explique Michel Barnier au quotidien britannique conservateur qui a soutenu le Brexit. L’ancien commissaire européen a prévenu qu’il fallait «être très prudent face à ce qui risque d’arriver en France, que ce soit l’élection de Marine Le Pen [à la présidence, ndlr] ou une majorité absolue pour l’extrême droite» à l’issue du second tour des législatives le 7 juillet. Par Sonia Delesalle-Stolper
Le décret durcissant les conditions d’accès à l’assurance chômage publié le 1er juillet. Interviewée ce samedi midi sur BFMTV, la ministre du Travail Catherine Vautrin a confirmé que la réforme de l’accès à l’assurance-chômage serait bien mise en œuvre dès le 1er juillet. Celle-ci prévoit que les demandeurs d’emploi aient travaillé «huit mois dans les vingt derniers mois» pour en bénéficier, contre quatre mois sur les vingt-quatre derniers mois en 2017 et six mois sur les vingt-quatre derniers mois en 2019.
Décryptage
Hollande : «Jean-Luc Mélenchon doit mesurer le degré d’hostilité sur ses expressions». L’ex-chef de l’Etat conseille la discrétion à son vieil adversaire de la France insoumise. «Dans ce moment, Jean-Luc Mélenchon devrait être discret, estime François Hollande. Son silence, son retrait seraient sans doute souhaitables pour beaucoup de candidats, y compris de LFI, puisqu’on sait très bien qu’il y a aussi des divisions au sein de LFI.»
Hollande : «Le macronisme, c’est terminé». Dans une interview à l’AFP, l’ancien Président et candidat à la députation dans la 1ère circonscription de Corrèze a repris les mots d’Edouard Philippe pour dire «que le macronisme, c’est terminé (l’ex-Premier ministre a en réalité dit qu’Emmanuel Macron avait «tué la majorité»)». Il a aussi assuré ne pas être dans une démarche vengeresse à l’égard d’Emmanuel Macron, dont la candidature à la présidentielle 2017 avait précipité la fin de son séjour à l’Elysée. «Tout ça est passé. Et puis de toute façon, il n’est pas candidat à sa propre succession. […] Mais ce qu’il a pu représenter, c’est terminé. Ça a coûté cher sur le plan politique. […] Les partis sont quand même beaucoup abîmés. L’extrême droite n’a jamais été aussi forte. Voilà. C’est un moment qui a été long mais qui s’achève.»
Glucksmann : «Ce ne sera pas Mélenchon Premier ministre». Invité vendredi 21 juin sur le plateau de C à vous, le chef de file de la liste Place publique /PS au Parlement européen devait faire face à la lancinante question de l’identité du ou de la candidate du Nouveau Front populaire au poste de Premier ministre en cas de victoire. «Ce n’est pas la Nupes 2. Ce n’est pas du tout un ralliement. Souvenez-vous : c’était les affiches «Mélenchon Premier ministre». Là, il est clair que ce ne sera pas Mélenchon Premier ministre.» Le député européen, peu enclin à l’alliance au début des discussions avec l’ensemble des forces de l’ordre, a délivré un satisfecit au travail collectif engagé par les négociateurs du programme. «Ce sont des combats et des rapports de force […]. Aujourd’hui, l’ensemble des forces de gauche sont pour la livraison d’armes nécessaires pour la victoire de l’Ukraine […]. Il n’y a plus la désobéissance à la construction européenne. Il y a la qualification de terroriste des massacres du 7 Octobre. […] Ça a été six mois de polémique […]. Il y a le rejet de l’antisémitisme et de la brutalisation de la vie politique.»
Propos racistes dans Envoyé spécial : Éric Dupond-Moretti demande la suspension de la fonctionnaire identifiée. Le ministre de la Justice a indiqué vouloir la suspension d’une fonctionnaire du tribunal de Montargis (Loiret) apparaissant dans un extrait de l’émission Envoyé spécial où des militants RN tiennent des propos racistes envers Divine Kinkela, une aide-soignante noire suivie par France 2. La veille, le parquet de Montargis s’est saisi de ces faits, constatant des «paroles et comportements pouvant revêtir les qualifications pénales d’injures publiques à caractère racial […]».
Vu à la télé
En pleine campagne, François Hollande déambule sur le marché de Tulle. Comme le week-end dernier, l’ancien président de la République s’est rendu au marché de Tulle, en Corrèze, où il a été maire au début des années 2000. Désormais candidat dans cette circonscription, avec l’appui du Nouveau Front populaire, François Hollande fait face au député sortant Francis Dubois, des Républicains. Il doit encore réussir à convaincre les habitants, mi-sceptiques, mi-enjoués par son retour.
Sur le programme du Nouveau Front populaire, Éric Heyer accorde un «pourquoi pas». Le spécialiste de l’économie s’est montré nuancé sur l’aspect financier du programme de l’union des gauches. Le remboursement des nombreuses mesures du Nouveau Front populaire, par un rebond du pouvoir d’achat, «c’est un raisonnement très keynésien», mais «pourquoi pas», considère Éric Heyer. «Mais attention, ça veut dire que les mesures seraient financées, mais que les déficits ne baisseront pas», prévient tout de même l’économiste de l’OFCE, qui rappelle que la France se situe aujourd’hui à un déficit public de 5,5 % de son PIB, et doit repasser sous la barre des 3 %, comme l’a fait remarquer la commission européenne cette semaine.
Pour l’économiste Éric Heyer, l’idée du RN de baisser la TVA sur l’énergie est «complètement stupide». «La TVA n’est pas le bon instrument pour redonner du pouvoir d’achat», martèle l’économiste de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), Éric Heyer, ce samedi sur RMC. Parmi les quelques mesures du Rassemblement national pour redonner du pouvoir d’achat aux Français figure l’idée d’une baisse de la TVA de 20 à 5,5 % sur l’énergie (électricité, gaz, carburants et fioul). «Pourquoi c’est complètement stupide ?», lance Éric Heyer avant de dérouler son argumentaire : «Vous donnez du pouvoir d’achat à tout le monde et vous ne ciblez pas, donc vous allez redistribuer à tout le monde, y compris à des ménages qui n’en ont pas besoin.» Et fait la leçon au RN : «Aujourd’hui on n’a pas un problème de pouvoir d’achat en règle générale, on a un problème de pouvoir d’achat chez certaines catégories !» Il souligne également une «catastrophe d’un point de vue environnemental» car «plus vous allez polluer, plus vous allez être aidé». «Donc c’est une mesure qui est stupide», point final.