En résumé
- L’équipe de la nouvelle Première ministre Elisabeth Borne s’est réunie pour la première fois à l’Elysée pour un Conseil des ministres qui a lancé véritablement le second quinquennat d’Emmanuel Macron.
- Tout juste nommé, le nouveau ministre des Solidarités Damien Abad est confronté aux accusations de viols de deux femmes, en 2010 et 2011, révélées samedi par Mediapart. Il les a contestées dimanche «avec la plus grande force».
Jacob appelle Abad à «agir en son âme et conscience». Interrogé à son tour sur l’affaire Abad, le patron des Républicains - parti que le député de l’Ain a quitté il y a peu pour rejoindre le gouvernement- estime que «c’est à [son ancien camarade] d’agir en son âme et conscience, de se regarder dans la glace et de savoir ce qu’il a à faire». «Les plaintes qui ont été déposées sont lourdes et la pression est là», note-t-il avant de rejeter, en quelques mots, une potentielle mauvaise gestion du cas Abad par LR du temps où le nouveau ministre des Solidarités était encore des leurs. «Il y a eu des rumeurs qui ont circulé en 2017, je l’avais à l’époque interrogé, il m’avait dit que tout cela été faux et que d’ailleurs il n’avait pas reçu de convocation», affirme Jacob.
Christian Jacob demande à Damien Abad de se "regarder dans la glace et [d'agir] en son âme et conscience" pic.twitter.com/bOBTq0ZH3z
— BFMTV (@BFMTV) May 23, 2022
La candidature du député Michel Fanget condamné pour «complicité d’escroquerie» rejetée. Le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a confirmé lundi le rejet de la candidature du député Modem sortant de la 4e circonscription du Puy-de-Dôme. «Le préfet était tenu de refuser d’enregistrer cette candidature», souligne le tribunal dans un communiqué annonçant qu’il rejetait le recours de Michel Fanget. Condamné en appel à deux ans d’inéligibilité pour «complicité d’escroquerie» à l’encontre de l’Assurance maladie, il avait tout de même décidé de rester candidat aux élections législatives. «Sur le conseil de mes avocats, j’ai tout de même déposé ma candidature. Cette affaire est invraisemblable, alors que j’ai moi-même remboursé toutes les sommes dues», s’était défendu le député auprès de l’AFP.
Marine Le Pen dénonce la nomination de Damien Abad. Au tour de la taulière du Rassemblement national de s’emparer de l’affaire Abad. Sur BFM TV, la finaliste de la dernière présidentielle, affirme que «le choix de nommer [l’ancien LR au ministère des Solidarités] en dit long sur le comportement du président». «Il ne peut pas résister à un bon coup de décrocher le président de groupe, au point que même son profil ne l’a pas empêché de faire ce choix», grince-t-elle. La fille de Jean-Marie Le Pen, n’appelle, en revanche pas à la démission de l’ancien LR. «Je n’appelle à rien, je dis juste: “regardez comment ils se comportent”. Et regardez les différences qui peuvent exister entre le discours et ce que devient ce principe quand il s’agit de se faire plaisir en allant acheter un joueur de l’équipe adverse».
Dans la tourmente Abad s’explique dans le Figaro. Accusé de viols par deux femmes, Damien Abad ne change pas de ligne de défense. Au Figaro, le nouveau ministre des Solidarités dément une nouvelle fois les accusations d’agression sexuelles le concernant. Auprès du quotidien, le député de l’Ain s’étonne du timing des accusations. Il explique : «cette plainte ressurgit à chaque moment politique clef de ma vie. C’était le cas au moment de la présidentielle quand je soutenais François Fillon du groupe, certains l’ont agité ensuite au moment de la présidence du groupe et, comme par hasard, elle revient lors de la passation de pouvoir au ministère». Comme dans son premier démenti paru ce week-end, Abad martèle que son handicap ne lui permettrait pas de contraindre une femme à avoir un rapport sexuel. «Je suis contraint aujourd’hui de préciser que, dans ma situation, l’acte sexuel ne peut survenir qu’avec l’assistance et la bienveillance de ma partenaire. Qu’il ne m’est nullement possible d’imposer telle ou telle pratique, tel ou tel geste», affirme-t-il.
Vers 18h15, Damien Abad a répété en substance les mêmes arguments de défense depuis l’Ain. Mais surtout l’ancien LR a assuré qu’il n’a pas l’intention de quitter son poste de ministre. «Est-ce qu’un homme innocent doit démissionner ? Ce n’est pas mon avis», a-t-il lancé.
Yaël Braun-Pivet s’engage pour un mémorial des victimes de l’esclavage. La nouvelle ministre des Outre-mer, Yaël Braun-Pivet, s’est engagée lundi à ce qu’aboutisse le projet de mémorial pour les victimes de l’esclavage, promis par le président Macron, que les associations s’impatientent de voir se réaliser. «Dire le nom des victimes, c’est regarder l’Histoire en face sans fard [...] C’est le sens du mémorial des victimes de l’esclavage tant attendu qui sera prochainement érigé, tel est l’engagement du président de la République, je veillerai avec les associations et la Fondation pour la mémoire de l’esclavage à ce que ce projet aboutisse », a déclaré la ministre lors d’un discours pour la cérémonie d’hommage national aux victimes de l’esclavage à Saint-Denis, dans le nord de Paris où elle faisait son premier déplacement officiel depuis sa nomination.
Abad répondra à la presse à 18 heures. Accusé de viols par deux femmes, le nouveau ministre des Solidarités de l’Autonomie et des Personnes handicapées Damien Abad doit répondre aux questions de la presse à 18 heures depuis la mairie de Saint-Jean-le-Vieux, dans l’Ain, sa circonscription. Depuis les révélations de l’affaire par Mediapart, le transfuge des Républicains n’a cessé de contester les faits qui lui sont reprochés avec «la plus grande force». Lundi, à la mi-journée la nouvelle porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire a affirmé que «la justice est la seule à devoir et à pouvoir trancher».
Macron et ses «bons conseils» à Mbappé. Kylian Mbappé, qui a choisi samedi de prolonger au Paris SG jusqu’en 2025 plutôt que de s’envoler pour le Real Madrid, a reconnu lundi avoir consulté Emmanuel Macron sur le sujet, appréciant les «bons conseils» du président. «On a échangé pas mal de fois. On va dire que c’était des bons conseils. Il voulait que je reste, ça fait partie des négociations», a déclaré la star du PSG après une conférence de presse au Parc des Princes. Il fait partie des différentes personnes avec qui j’ai parlé pour du foot ! C’est là qu’on voit que le foot a changé et qu’il a une place importante dans la société.»
L’ancien responsable de la com’ de Macron retourne dans le privé. Après un peu moins de deux ans à l’Elysée puis dans l’équipe de campagne macroniste, Clément Leonarduzzi, ancien responsable de la communication d’Emmanuel Macron, quitte ses fonctions pour retourner dans le privé. Comme l’affirme les Echos, l’ancien conseiller spécial du président de la République devient vice-président de la branche France de Publicis en charge de l’ensemble des activités d’Influence. Le départ du Château du communicant n’est pas une immense surprise. Dans un portrait que le magazine du Monde lui avait consacré fin avril, Leonarduzzi affirmait qu’il se voyait plutôt repartir dans le privé.
Alice Coffin «appelle toutes les femmes de France à se soulever». Le moins qu’on puisse dire, c’est que la gestion de l’affaire Abad par le gouvernement ne convainc pas l’élue de Paris EE-LV Alice Coffin, co-fondatrice de l’observatoire des violences sexuelles et sexistes en politique. Dans la foulée du premier compte-rendu du conseil des ministres d’Olivia Grégoire, la militante féministe affirme sur FranceInfo que «la lutte contre les violences sexuelles n’est pas un sujet pour ce gouvernement». Surtout, Coffin appelle «toutes les femmes de France à se soulever» contre l’impunité du système politique vis-à-vis des violences sexistes et sexuelles. Mardi à 18 heures, l’OVSS organise une mobilisation dans le VIIIe arrondissement de Paris.
Rendez-vous ce mardi à 18h avec @Obs_vssPol @NousToutesOrg @Nad_Beletreche et beaucoup d’autres #gouvernementdelahonte pic.twitter.com/LvORyWBNUi
— Alice Coffin (@alicecoffin) May 21, 2022
Pour Elisabeth Borne, «le plein emploi est à portée de main». «Le plein emploi est à portée de main», a estimé la Première ministre, Elisabeth Borne, lors de la passation de pouvoir lundi avec son successeur au ministère du Travail, Olivier Dussopt. «Je suis fière aujourd’hui de quitter ce ministère alors que le plein emploi est à portée de main, le taux de chômage est au plus bas depuis 15 ans, le taux de chômage des jeunes est au plus bas depuis 40 ans et jamais autant de Français n’avaient eu un travail», a déclaré Elisabeth Borne en guise de bilan, en passant la main sur le perron de l’hôtel du Châtelet.
Rattrapages post-législatives pour les portefeuilles des transports et du logement. Un avis de recherche a suivi l’annonce du nouveau gouvernement de l’ère Macron. Où sont passés les portefeuilles pour le logement et les transports ? Aucun ministre, aucun secrétaire d’Etat, n’a été chargé de ces deux secteurs primordiaux. Une anomalie qui sera résolue au lendemain des législatives des 12 et 19 juin. «Il y aura très certainement de nouvelles personnalités au sein du gouvernement spécifiquement dédiées par exemple aux transports, au logement, sous la supervision de la ministre Amélie de Montchalin [ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires], directement placée sous la Première ministre», a déclaré Olivia Grégoire face à la presse à l’issue du premier Conseil des ministres du gouvernement d’Elisabeth Borne.
Affaire Abad et affaire Bouhafs: quand la gauche se compare, elle se rassure. «Nous n’avons pas de commentaire à faire.» Ainsi ont réagi dimanche 22 mai Eric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin aux accusations de viols qui pèsent sur leur nouveau collègue du gouvernement et transfuge de LR, Damien Abad. Si la majorité est bien gênée et que la droite n’est pas étonnée de l’affaire, à gauche, on demande la démission du nouveau ministre des Solidarités. Mais, derrière les demandes feutrées de limogeage et les critiques envers un Macron qui a de nouveau fait de la lutte contre les violences faites aux femmes la grande cause de son quinquennat, la gauche ne manque pas de faire le parallèle avec leur gestion du cas Taha Bouhafs.
Damien Abad, ministre des Solidarités, quittant son premier conseil des ministres. Et son dernier ?
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Pouvoir d’achat: projet de loi devant le Conseil des ministres avant les législatives. Un projet de loi sur le pouvoir d’achat, «priorité du quotidien» des Français, sera présenté en Conseil des ministres avant les législatives des 12 et 19 juin, a déclaré lundi la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire. En plus des trois «priorités» – éducation, santé, écologie – il y a sur le thème du pouvoir d’achat une «urgence», a déclaré Olivia Grégoire à l’issue du premier Conseil des ministres du gouvernement d’Elisabeth Borne. «Il s’agira dans ce texte d’aider concrètement tous les Français à réduire leurs dépenses contraintes en agissant notamment sur les prix», ceux de l’énergie et de l’alimentation ou encore les transports.
Pas d’exception pour Elisabeth Borne. Comme pour tous les autres ministres-candidats, si la Première ministre venait à perdre au scrutin législatif de juin prochain dans la 6e circonscription du Calvados, elle devra quitter ses fonctions gouvernementales. C’est ce qu’a réaffirmé ce lundi la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire: «La réponse est oui, et cela lui ressemble. Elisabeth Borne est une femme entièrement engagée pour le pays et engagée dans le projet du Président de la République Je n’imagine pas une femme aussi engagée et qui tient sa parole, ne pas la tenir en la matière.» a-t-elle assuré.
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Borne et Abad se sont rencontrés ce dimanche. «Ils se sont rencontrés à la fin du déplacement de la Première ministre […] et cette rencontre a eu lieu hier soir [dimanche]», a précisé la porte-parole du gouvernement. En déplacement en Normandie, où elle est candidate aux législatives, Elisabeth Borne avait, dimanche matin réagi aux accusations de viols visant Damien Abad, affirmant n’avoir «bien évidemment pas [été] au courant» avant sa nomination. Elle avait toutefois tenu à préciser : «Sur tous ces sujets de harcèlement et d’agression sexuelle, il ne peut y avoir aucune impunité. […] Je peux vous assurer que s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, nous tirerons toutes les conséquences de cette décision.» Olivia Grégoire n’a pas donné davantage de détails sur leurs échanges au cours de cette rencontre.
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Le gouvernement ignorait tout du cas Abad, assure Olivia Grégoire. Interrogée par les journalistes sur les accusations de viols visant Damien Abad, Olivia Grégoire a rappelé que deux plaintes d’une des plaignantes, Margaux, ont été classées sans suite et a appelé d’éventuelles autres victimes à se «présenter à la justice». Tout en précisant : «A ma connaissance, au moment où nous nous parlons, aucune autre procédure n’est en cours contre Damien Abad.» Ce qui explique, en creux, qu’il reste en poste. Quant à savoir ce qui se passerait au cas où de nouvelles personnes témoigneraient contre le ministre, elle ajoute ne pas vouloir «commenter des hypothèses.» Alors que l’enquête publiée samedi 21 mai par Mediapart ainsi que des témoignages recueillis par Libération affirment que les accusations visant Damien Abad étaient connues chez LR depuis 2017, la nouvelle porte-parole a affirmé que «à [sa] connaissance aucun membre du gouvernement n’avait connaissance de ces faits».
Le gouvernement respecte les victimes mais laisse la justice trancher. Premiers pas compliqués pour la nouvelle porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire. Son point presse à l’issue du conseil des ministres a été dominé pendant dix grosses minutes par l’affaire Abad. L’occasion d’ânonner les priorités de l’exécutif. «La ligne du président de la République et les propos de la Première ministre ont été très clairs : tolérance zéro pour les délinquants sexuels, respect et écoute totale pour toutes les victimes présumées […] Le gouvernement sera au côté de celles qui ont l’immense courage de parler ou qui ont été murées dans le silence», a récité l’ancienne ministre, lisant ses fiches. Une fois ce préambule rhétorique passé, en ce qui concerne le nouveau ministre des Solidarités «comme souvent dans ces affaires l’enjeu c’est l’établissement de la vérité […]. C’est à la justice de le faire, pas à moi et pas vous non plus», a-t-elle ajouté à l’adresse des journalistes.
Borne savait-elle pour Abad ? «Le cabinet d’Elisabeth Borne a été contacté par Mediapart quelques jours avant la sortie de l’article [samedi soir]. Les contacts ont été pris, mais manifestement les relais n’ont pas été faits», regrette Sandrine Rousseau ce lundi matin sur RTL. Interrogée la veille, la Première ministre a répondu qu’elle n’était «bien évidemment pas au courant» du signalement visant Damien Abad et qu’elle a «découvert le sujet hier [samedi]», précisant qu’elle n’avait «pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite.» Dans son article, Mediapart indique avoir contacté «Matignon», qui n’avait «pas répondu aux questions» au moment de la publication de l’article, ainsi que Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, et Stanislas Guerini, délégué général d’En Marche.
🔴 Damien Abad, accusé de viol, doit-il démissionner ?
— RTL France (@RTLFrance) May 23, 2022
💬 @sandrousseau : "Visiblement LaREM était au courant, la cabinet d'Elisabeth Borne a été contacté par Mediapart. Manifestement les relais n'ont pas été faits"#RTLMatin avec @BSportouch ⤵️ pic.twitter.com/mT2trsGMNe
Dans la Somme, une jeune macroniste tente de s’inviter dans un duel LR-RN. Dans la 3e circonscription du département, les élections législatives devraient se jouer entre entre le député LR sortant Emmanuel Maquet et le RN Nicolas Lottin. Mais Albane Branlant, 25 ans, investie par la majorité, joue crânement sa carte, espérant profiter des déboires de la droite. Attaquée pour son inexpérience, Albane Branlant devrait en revanche échapper au procès en déconnexion auquel s’exposent de nombreux marcheurs hors-sol. Avant de partir étudier le droit à Lille, elle a fait toute sa scolarité dans le Vimeu, où sa famille est enracinée.