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Présidentielle: Macron «prêt à ouvrir à la porte» à un départ à la retraite à 64 ans

Election Présidentielle 2022dossier
Le match retour du second tour commence avec un déplacement d’Emmanuel Macron dans le Nord, dans un bastion socialiste menacé par le Rassemblement national. A droite comme à gauche, les scores catastrophiques interrogent sur la recomposition politique à venir.
Déplacement d'Emmanuel Macron à Denain au lendemain du 1er tour des élections présidentielles, le 11 avril 2022. (Albert Facelly/Libération)
publié le 11 avril 2022 à 8h20
(mis à jour le 11 avril 2022 à 22h07)

En résumé :

- Arrivé bien en tête au premier tour de la présidentielle avec 27,7 % des voix, Emmanuel Macron aborde un second tour sous haute tension face une Marine Le Pen qui dispose contrairement à lui d’un réservoir de voix chez Eric Zemmour.

- C’est peu dire que les voix du troisième homme, Jean-Luc Mélenchon, qui recueille 22 % des suffrages, valent chères. Le chef de file des Insoumis a plaidé pour que «pas une seule voix» n’aille à Marine Le Pen, mais les études montrent que son électorat est globalement indécis.

- Cinq fois mois d’électeurs en cinq ans pour LR, tout juste 600 000 voix pour le PS : le pronostic vital des partis de gouvernement est plus qu’engagé et ils misent désormais tout sur les élections législatives de juin.

il y a 1221 jours

Emmanuel Macron prêt à «ouvrir la porte» à un report de l’âge de départ à 64 ans. Le candidat-président s’est dit prêt lundi, au premier jour de la campagne du second tour, à «bouger» sur sa réforme des retraites. A Carvin, dans le Pas-de-Calais, il a déclaré être prêt à «ouvrir la porte» à un report de l’âge de départ à 64 ans, plutôt qu’à 65 ans comme cela figure dans son programme, «s’il y a trop de tensions» et que cela peut «bâtir un consensus». «Je suis prêt à bouger le rapport au temps et dire qu’on ne fait pas forcément une réforme jusqu’en 2030 si je ressens trop d’angoisse chez les gens. Parce qu’on ne peut pas dire le dimanche soir ' je veux rassembler’ et quand on va écouter les gens dire ' je ne bouge pas’», a-t-il souligné.

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Le désarroi des électeurs de Mélenchon : «C’est un peu l’avenir des jeunes qui a été jeté à la poubelle». Lundi matin, au lendemain du premier tour marqué par la qualification d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les abonnés du compte Twitter @Libe ont pu échanger lors d’un Twitter Space organisé avec Jonathan Bouchet-Petersen, chef du service politique. Dans ce format uniquement sonore où les Twittos peuvent intervenir façon radio libre, plusieurs militants de Jean-Luc Mélenchon ont témoigné de leur choc après son élimination. Parmi eux, Vali, très affectée par ce résultat : «C’est très difficile de supporter l’idée que le seul choix qui va s’offrir à nous au 2e tour, c’est Macron et Le Pen. Très difficile aussi d’évaluer ce que cela va provoquer dans le pays, le désespoir de tous ces gens qui avaient recouvert de la dignité et de l’espoir dans la candidature de Jean-Luc Mélenchon.» Parmi les préoccupations de cette militante, mère de famille : «Une grande souffrance s’installe chez les jeunes. Ils sont des millions à se dire que c’est un peu leur avenir qui a été jeté à la poubelle, pour des techniques d’appareils politiques».

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Greenpeace alerte sur le danger d’une élection de Marine Le Pen pour l’environnement et les ONG. Dans un long thread Twitter, l’ONG regrette «une défaite pour le climat et plus largement pour l’environnement» au premier tour dimanche. Elle rappelle la faiblesse du bilan et du programme d’Emmanuel Macron mais signale que «la situation serait bien pire» avec Marine Le Pen, notamment pour les minorités et pour la liberté des ONG. Greenpeace fait part de sa «vive inquiétude face à la perspective de l’élection d’une candidate d’extrême-droite à la Présidence de la République». «Notre rejet des idées de l’extrême-droite ne veut évidemment absolument pas dire que nous accordons un blanc-seing à Emmanuel Macron», poursuit l’ONG, qui continuera à se mobiliser. Elle appelle à «aller voter aux élections législatives des 12 et 19 juin prochains afin d’élire une assemblée la plus ambitieuse possible».

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Retraite à 65 ans : «Je suis prêt à discuter du rythme et des bornes», a annoncé Emmanuel Macron à propos de son projet de repousser à 65 ans l’âge de départ à la retraite. Interrogé par BFM-TV depuis Carvin (Pas-de-Calais), le président semble esquisser pour la première fois une concession sur sa promesse de campagne la plus impopulaire dans l’opinion et «n’exclut pas» de soumettre cette réforme à un referendum, comme tout autre réforme. «Je veux rassembler», a-t-il expliqué, qualifiant de «trésor» le système de retraite par répartition. Sans abandonner l’objectif d’un âge de départ à 65 ans - «Aujourd’hui, le système n’est plus financé» - Macron «ouvre la porte très clairement» à des discussions. «Ce qui m’importe, c’est la pénibilité et que l’on arrive à individualiser les choses», dit-il, non sans décocher une flèche à Marine Le Pen : «Les gens qui vous proposent de raser gratis vous mentent.» Par Jean-Baptiste Daoulas.

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Au lendemain du premier tour de la présidentielle, l’épisode 10 du podcast politique de «Libération» revient sur les enseignements du scrutin et les enjeux de celui du 24 avril. Une élection «polarisée» et surprenante quoi qu’on en dise. Jean-Mathieu Pernin, notre animateur, accompagné des chefs du service politique de Libération, Jonathan Bouchet-Petersen et Lilian Alemagna y expliquent que le résultat de ce 10 avril n’est pas le remake dont on nous rabâche les oreilles depuis cinq ans.

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Le Medef préfère Macron. Mégasurprise. Le Medef estime que le «programme d’Emmanuel Macron est le plus favorable pour assurer la croissance de l’économie et de l’emploi», tout en alertant «sur les conséquences de celui de Marine Le Pen» avant le second tour de l’élection présidentielle. Le programme de la présidente du Rassemblement National «conduirait le pays à décrocher par rapport à ses voisins et à le mettre en marge de l’Union européenne», assure l’organisation patronale dans un communiqué.

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La permanence d’EE-LV taguée et visée par des jets de projectiles à Nantes. Sale soirée pour Europe Ecologie-les Verts (EE-LV). La permanence du parti à Nantes a été dégradée par des jets de projectiles et taguée du mot «traîtres». «Ces agissements ont vraisemblablement eu lieu pendant la soirée électorale du premier tour de la présidentielle. Ils sont d’autant plus condamnables», a précisé la section d’EE-LV en Pays-de-la-Loire dans un communiqué. La vitrine a par ailleurs été brisée à l’endroit où était accrochée une affiche électorale et les bris de verre masquaient le visage du candidat, Yannick Jadot, arrivé troisième à Nantes. «EE-LV condamne avec vigueur cette attaque lâche et stupide, et a déposé plainte contre X», a fait savoir le parti.

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SOS Racisme et la Licra appellent à voter Macron. La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et SOS Racisme appellent à voter pour Emmanuel Macron, au second tour de l’élection présidentielle, pour «faire barrage» à Marine Le Pen. Dans un communiqué, la Licra «s’alarme d’une configuration électorale qui rend possible une victoire de l’extrême droite au second tour». Sa victoire «signifierait […] un basculement autoritaire, l’institutionnalisation de la discrimination, la libération de la xénophobie et du racisme ainsi que des alliances internationales mortifères», ajoute l’association anti-raciste, qui appelle «à voter pour Emmanuel Macron le 24 avril, seule possibilité pour faire barrage au Rassemblement national». Dans un communiqué distinct, SOS Racisme estime que «l’extrême droite n’est en aucun cas un camp comme un autre car il est le camp du racisme, de la violence et du crime.» «Nous appelons chacune et chacun à faire barrage à Marine Le Pen au second tour […] en se saisissant du seul bulletin à disposition pour le faire : celui d’Emmanuel Macron», ajoute-t-elle.

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Le Monde appelle à voter Macron. Sans détour. Comme en 2017, le quotidien s’engage et appelle à voter Emmanuel Macron. Dans un éditorial publié ce lundi, le directeur de la rédaction Jérôme Fenoglio explique que voter pour le président sortant «est la seule manière efficace d’œuvrer» pour la défaite de Marine Le Pen. Selon le quotidien, «l’élection de Marine Le Pen à la présidence de la République constituerait une agression contre l’Etat de droit, une régression de la prise en compte de la catastrophe climatique, une révision de nos alliances extérieures au pire moment, alors que l’atroce guerre imposée par Vladimir Poutine à l’Ukraine achève de dévoiler la vraie nature d’un régime avec lequel la candidate a été si complaisante».

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Gérard Larcher votera pour Emmanuel Macron au second tour. Lors d’une réunion de groupe des Républicains au Sénat, le président du Sénat a annoncé ce lundi qu’il voterait pour le Président sortant le 24 avril prochain. Selon ces propos rapportés par la sénatrice des Français de l’étranger Joëlle Garriaud-Maylam, le deuxième personnage de l’Etat dans l’ordre protocolaire se positionne donc sur la même ligne que la candidate LR Valérie Pécresse, qui a déclaré le soir du premier tour qu’elle voterait «en conscience» pour le chef de l’Etat

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Et Le Touquet dans tout ça ? Dans la ville où il réside et où il a voté ce dimanche, Emmanuel Macron est arrivé largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle. Avec près de 56 % des voix, il distance Eric Zemmour (11,6 %), Valérie Pécresse (11,3 %) et Marine Le Pen (10,8 %). Premier candidat de gauche, Jean-Luc Mélenchon n’atteint pas les 4 %. Pas une surprise dans cette ville bourgeoise où près de 60 % de la population est âgée de plus de 65 ans, selon l’Insee. Membre du parti Les Républicains, le maire Daniel Fasquelle a immédiatement apporté son soutien au président de la République.

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Mélenchon bientôt patron d’un think tank ? Après une deuxième disqualification de peu au premier tour de l’élection présidentielle et un discours aux allures d’adieu, quel avenir pour Jean-Luc Mélenchon ? D’après le Parisien, le patron des insoumis devrait prendre la tête de l’Institut la Boétie, le think tank affilié à LFI «dès cet automne». A moins que le résultat du second tour le contraigne à revenir dans l’arène. Au Parisien, un de ses proches explique : «Si Marine Le Pen l’emportait à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon pourrait toutefois ajourner son projet». Comprendre : briguer un nouveau mandat à l’Assemblée nationale «pour mener la bataille politique».

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Pas étouffé par l’humilité, Macron balaye l’idée d’un «front républicain». Depuis Denain, dans le Nord, où il poursuit son premier déplacement post-premier tour, Emmanuel Macron a répondu aux questions de la presse télévisée. Alors que de nombreux observateurs évoquent déjà un «front républicain» pour battre Marine Le Pen au second tour, le président candidat estime qu’«il n’y a pas eu de front républicain en 2017. Le front républicain, c’était en 2002 […], mais je n’ai pas peur. Le front républicain n’existe pas.» Il faudrait comprendre qu’il y a cinq ans, il aurait récolté uniquement des voix sur son projet plutôt que pour faire barrage à Marine Le Pen. Et Emmanuel Macron a la même grille d’analyse cette fois-ci : mon projet suscite l’adhésion. Il ose même : «J’ai porté un projet qui a été porté en tête au premier tour, j’ai rassemblé plus de voix qu’il y a cinq ans au premier tour, ça aussi je veux le défendre parce qu’on ne le dit pas assez, par goût du désastre. Je pense qu’avec François Mitterrand, on doit être les seuls présidents sortants qui avons réussi à augmenter le nombre de nos compatriotes qui après un mandat nous faisaient plus confiance. Je ne suis pas en train de me flageller.» En effet.

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Place Publique appelle à voter Macron au deuxième tour. La formation n’avait soutenu aucun candidat pour le premier tour, même si sa figure la plus éminente, Raphaël Glucksmann, avait dit qu’il voterait Mélenchon à titre personnel. Place Publique s’engage plus formellement pour le second tour : «L’extrême droite ne doit pas accéder au pouvoir : elle menace la démocratie, nos libertés et nos solidarités. L’extrême droite au pouvoir, c’est la démocratie qui tremble, nos valeurs qui s’effondrent, l’Europe toute entière qui chancelle. Nous devons tout faire pour l’en empêcher.» Le mouvement prévient toutefois : «Voter pour Emmanuel Macron n’est pas un vote inconditionnel. Il n’est pas un vote d’adhésion. Emmanuel Macron porte la responsabilité de changer en profondeur son projet et d’écouter les aspirations à des politiques de justice sociale, écologiques, humanistes et plus démocratiques.»

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Qui a voté pour quoi ? Pour CNews et Europe 1, l’institut de sondages OpinionWay a interrogé les Français sur les motivations qui les ont poussés à opter pour tel ou telle candidate lors du premier tour de l’élection présidentielle. Il en ressort que les questions sociales (pouvoir d’achat, protection sociale, inégalités sociales) ont été prépondérantes dans le choix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, mais aussi chez ceux de Marine Le Pen (72 % d’entre eux citent le pouvoir d’achat comme un critère de décision, comme pour le candidat de La France insoumise), qui signalent aussi l’importance pour eux des enjeux de sécurité et d’immigration. Chez Emmanuel Macron aussi, le pouvoir d’achat arrive en tête des préoccupations des électeurs, devant la protection sociale. Suivent le rôle de la France dans le monde et la guerre en Ukraine, des thématiques considérées comme secondaires dans les autres camps. L’étude indique aussi que 26 % des macronistes ont voté pour Emmanuel Macron pour ses positions sur l’environnement - ce qui a de quoi surprendre, compte tenu de son médiocre bilan en matière écologique.

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Selon Macron, «[son] projet doit être enrichi, notamment sur l’écologie». Décidément tout semble bon pour draguer l’électorat de gauche en vue du second tour. Après avoir cité Jaurès en parlant des retraites, voilà que le président candidat affirme que son «projet doit être enrichi notamment sur l’écologie». «Mon projet est un projet qui se tient et qui est complet mais je suis aussi lucide et conscient de ce qu’ont été les défis du premier tour […] Je pense que le projet droit être enrichi et si on veut avoir une méthode nouvelle, il faut pouvoir sur des sujets comme l’écologie entendre des voix qui ont été portées avec beaucoup de clarté», disserte-t-il depuis Denain dans le Nord. Le message est évidemment adressé aux écologistes. Mais pas sûr que chez EE-LV on soit sensible à ces mots prononcés par «le président de l’inaction climatique» comme on l’a si souvent martelé durant la campagne.

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Pour le second tour, Jacob et les LR font du Mélenchon. Pas d’appel clair à voter Macron mais pas de «ni-ni» non plus. A la sortie d’un bureau politique exceptionnel au siège des Républicains le président du parti Christian Jacob a clarifié la position officielle des siens. «Notre famille politique a toujours été un adversaire du RN. Aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen», affirme le député de Seine-et-Marne assurant que «les Républicains ne sont fongibles ni dans le macronisme, ni dans le lepénisme». La décision a été officialisée par le vote d’une motion rejeté par une seule voix. 13 membres du bureau national se sont, quant à eux, abstenus. Hier soir Valérie Pécresse a clairement fait savoir qu’elle voterait «à titre personnel» pour Emmanuel Macron quand Eric Ciotti par exemple refuse de voter pour le président sortant.