Priorité au débat. Les deux finalistes de l’élection présidentielle se consacrent ce mardi à la préparation de leur duel télévisé de demain - à 21 heures -, un rendez-vous que Marine Le Pen avait complètement raté il y a cinq ans face à un Emmanuel Macron qui aura cette fois un bilan à défendre.
Le pouvoir d’achat, premier thème du débat de l’entre-deux-tours. Le pouvoir d’achat sera le premier thème abordé lors du débat d’entre-deux-tours de la présidentielle, ont annoncé mardi les patrons de l’info de TF1 et France Télévisions, après des tirages au sort précisant les contours de ce «rite républicain», «acceptés» par les équipes de Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Si les journalistes avaient la mainmise sur les thèmes retenus, «il y a eu un arbitrage à faire sur l’ouverture, le premier thème abordé», a affirmé Thierry Thuillier (TF1), évoquant «un désaccord» entre les deux parties.
Que fera Jean-Luc Mélenchon dimanche prochain ? Il n’a pas donné de consigne officielle. «On ne vote pas pour Madame Le Pen», a-t-il répété à plusieurs reprises. «Elle porte une vision de la France qui n’est pas la France dans laquelle nous sommes. Par exemple sur le droit du sol. Mais sur combien d’autres choses encore. Ce n’est pas notre vision de la France», dit-il. Le président de la République (et candidat) Emmanuel Macron a tenté de le joindre au téléphone. Jean-Luc Mélenchon n’a pas décroché parce que le marcheur ne «sait pas tenir sa langue». L’insoumis ne veut pas «négocier ou se faire tordre le bras» par Emmanuel Macron. Il ne dira rien de plus qu’«on ne vote pas pour l’extrême droite».
Jean-Luc Mélenchon a également jeté un regard en arrière. La chute au premier tour la faute à qui ? «Je ne veux pas faire l’hypocrite et dire que ça ne me fait rien de penser qu’avec les voix des communistes, avec lesquels nous avons fait deux campagnes présidentielles, nous aurions pu être au deuxième tour, mais je n’en ai aucune rancœur.» Les oreilles de Fabien Roussel doivent siffler.
Jean-Luc Mélenchon retrouve la parole. Mardi, il s’est installé face à Bruce Toussaint sur BFM TV. Un départ à la retraite ? Loin de là. Le chef de L’Union populaire s’est adressé aux siens : «Je veux faire passer un message fort : pas de règlements de compte, pas de rancœur, pas d’acrimonie. Il faut se rassembler.» Pas des mots anodins. Jean-Luc Mélenchon souhaite rassembler les communistes et les écologistes à l’approche des législatives. Pourquoi ? Il demande aux Français «de l’élire Premier ministre» en votant pour les candidats de sa famille au mois de juin.
Vote par correspondance en prison : près de 500 bulletins non pris en compte selon l’OIP. Selon les informations obtenues par l’Observatoire international des prisons (OIP), lors du premier tour, 489 voix - soit 4,4% de celles exprimées par correspondance – n’ont pu être prises en compte, en raison de manquements de l’administration pénitentiaire dans la procédure du vote par correspondance. «Pour la majorité d’entre elles, la cause réside dans l’oubli de joindre l’attestation d’identité des personnes détenues - dans huit prisons, cet oubli concerne l’ensemble des votes exprimés», précise l’OIP dans un communiqué. Les autres causes sont éparses ; parmi elles, la perte d’une enveloppe contenant les votes d’un établissement entier.
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Marion Maréchal reste chez Zemmour. Marion Maréchal vient d’annoncer sur Twitter qu’elle va continuer son parcours auprès d’Eric Zemmour, en tant que vice-présidente exécutive du mouvement Reconquête.
Après avoir soutenu @ZemmourEric à l’élection présidentielle, j’ai décidé d’adhérer au mouvement @Reconquete2022 et de m’y impliquer pleinement. J’ai donc le plaisir de vous annoncer ma nomination comme vice-présidente exécutive. [1/2] ⤵️
— Marion Maréchal (@MarionMarechal) April 19, 2022
Occitanie : le RN s’offusque que Delga offre les transports aux électeurs dimanche. Les soutiens de Marine Le Pen ont dénoncé mardi la mesure de gratuité des transports en Occitanie pour le second tour, prise par la présidente de région Carole Delga (PS) pour «barrer la route à l’extrême-droite». La socialiste Carole Delga a annoncé la semaine dernière que les bus et trains régionaux seraient gratuits samedi et dimanche, sur présentation de la carte électorale, afin de favoriser la participation au scrutin.
🗳 Dimanche prochain, tous aux urnes pour barrer la route à l’extrême-droite. Allez-y en train ou en car #liO : en @Occitanie c’est gratuit !#2ndtour pic.twitter.com/5AdmFOrsms
— Carole Delga (@CaroleDelga) April 17, 2022
Dans le service d’ordre du Rassemblement national, la présence d’un ancien skinhead. L’homme qui a évacué manu militari une militante écolo lors d’une conférence de presse de Marine Le Pen mercredi est un membre du «DPS», le service d’ordre du parti. Selon les informations de Libération, il est aussi un ancien skinhead. Lire notre enquête.
Marine Le Pen tirée au sort pour commencer le débat de mercredi soir. Après tirage au sort, c’est Marine Le Pen qui commencera le débat de l’entre-deux-tours mercredi soir, face à Emmanuel Macron. Le tirage au sort a également désigné le pouvoir d’achat comme premier thème traité lors de ce même débat.
Est-ce Marine Le Pen ou Michel Onfray qui a changé ? Vingt ans après le lancement de son Université populaire pour «lutter contre les idées du FN», suite à l’accession au second tour de Jean-Marie Le Pen, le philosophe a estimé sur RMC que la candidate du RN n’était «pas d’extrême droite». De ce fait, Michel Onfray banalise la candidature de la leader du Rassemblement national (RN), à cinq jours du second tour et à la veille du débat de l’entre-deux-tours. Lire notre billet.
Quarante-cinq gaullistes s’opposent à Marine Le Pen dans une tribune. Quarante-quatre gaullistes autour du dernier ministre encore en vie de Charles de Gaulle, Jacques Trorial, ont uni leurs voix contre Marine Le Pen, dans une tribune publiée par Le Point. «Tout dans l’histoire du gaullisme s’opposer à cette extrême droite !», écrivent-ils, louant les «valeurs du gaullisme» : «politique d’indépendance nationale, conciliation entre ordre et progrès, souci d’une juste reconnaissance des travailleurs…», qui ont, lorsqu’elles ont été «promues», permis à «notre pays» de connaître «ses plus belles heures». «En tant que gaullistes, nous ne pouvons que nous offusquer de voir les tentatives multiples de récupération de l’image et de la mémoire du général de Gaulle par ses opposants les plus farouches. Comment oublier que le Front national a été fondé par Léon Gaultier, ancien SS, chroniqueur à Radio Vichy et membre de la Milice française, par Roland Gaucher, milicien et responsable des Jeunesses nationales populaires, et plusieurs anciens de l’OAS ?».
Marion Maréchal nommée vice-présidente exécutive du parti de Zemmour. Marion Maréchal scelle encore un peu plus son soutien à Eric Zemmour. La nièce de Marine Le Pen a annoncé ce mardi avoir adhéré à Reconquête, le mouvement du candidat d’extrême droite, et avoir été nommée vice-présidente exécutive. «Je souhaite dorénavant mettre toute mon énergie dans la construction et le développement de ce jeune mouvement national plein d’avenir», a-t-elle ajouté.
Le NPA accepte la main tendue de l’Union populaire pour les législatives. Dans un courrier rendu public ce mardi, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) répond «favorablement» à la demande de rencontre de l’Union populaire «pour discuter de la possibilité de candidatures communes aux élections législatives.» Ainsi, une campagne commune pourrait être envisagée si chaque organisation garde la liberté de s’exprimer et de défendre son programme. «Il ne s’agit pas de voter pour un individu et un programme élaboré par un courant, mais pour 577 personnes, avec la possibilité de trouver des médiations, des équilibres, des compromis, autour une dynamique transcendant les logiques d’appareil et /ou boutiquières, tout en permettant que nos différentes positions politiques soient représentées», explique le courrier du NPA. [Dans le Chez Pol du jour]
Courrier du @NPA_officiel à l'Union populaire:
— Philippe Poutou (@PhilippePoutou) April 19, 2022
"Nous répondons favorablement à votre demande de rencontre pour discuter de la possibilité de candidatures communes aux élections législatives."https://t.co/TEbDjHOo1s pic.twitter.com/J6F0vRw9Sj
Récit d’anticipation : l’école sous Le Pen. A quoi ressemblerait le quotidien des écoliers de France, si Marine Le Pen était élue présidente ? Glorification d’une certaine histoire, vidéosurveillance, priorité à l’assimilation, chasse aux «dérives pédagogistes»… Libé plonge dans ce que serait l’Education nationale à la sauce Le Pen.
Ça cogne chez les Républicains. Déchu de son titre de vice-président de LR en décembre pour avoir très vertement critiqué Eric Ciotti et dénoncé «la promotion du pétainisme» dans son parti, Gaël Perdriau n’a pas changé d’avis à la faveur de la présidentielle. Bien au contraire. Le maire LR de Saint-Etienne signe une tribune saignante dans le Monde ce mardi. Comme d’autres à droite, il aimerait enfin dire au revoir au sarkozysme, mais pas pour les mêmes raisons. Si certains s’indignent de la volonté de l’ancien président de s’allier à LREM, Perdriau lui reproche plutôt d’être responsable du déclin moral de la droite : «La droite républicaine va-t-elle enfin tourner le dos à cette dérive identitaire entamée par Nicolas Sarkozy, avec le débat sur l’identité nationale ?» [Dans le Chez Pol du jour]
Le père de Macron juge les Français «très ingrats». Dans un entretien publié ce mardi par L’Est républicain, Jean-Michel Macron dit avoir «beaucoup d’admiration» pour la manière dont son fils dirige la France, bien qu’il ne soit pas d’accord «à 100 %» avec ce qu’il fait. «Je trouve qu’il faut avoir beaucoup de courage et que les Français sont très ingrats mais ce n’est pas nouveau», a ainsi déclaré Jean-Michel Macron, interrogé dans sa maison à Amiens sur la façon dont son fils gouverne. Un ton qui rappelle celui d’Emmanuel Macron, à qui une partie de la population reproche une attitude méprisante.
Des lycéens bloquent leurs établissements à Paris et en Ile-de-France pour protester contre le second tour. Après la Sorbonne la semaine dernière, c’est au tour du très huppé lycée Louis-le-Grand, dans le Ve arrondissement de Paris, de se voir occupé. Ce mardi matin, 150 à 200 lycéens manifestaient devant l’entrée de ce prestigieux établissement pour plus de «justice sociale» et de «justice climatique». «C’est dans la continuité de ce qui s’est passé à la Sorbonne. On veut un troisième tour social, parce que les deux candidats qualifiés au second tour n’ont pas de projet social ou écologique», explique un jeune contestataire. Le rectorat de Paris estime à environ cinq le nombre de lycées concernés à Paris et à Montreuil.
Qu’est-ce que le Ministère secret ? Joann Sfar et Mathieu Sapin donnent rendez-vous aux lecteurs de Libération avec des strips inédits en réaction à l’actualité de la campagne présidentielle. Ces «enquêtes présidentielles» mettent en scène notamment Mathieu Sapin, François Hollande et Nicolas Sarkozy, tous trois héros de la série le Ministère secret aux éditions Dupuis. Vous les retrouverez toutes les semaines, puis quotidiennement. Découvrez l’épisode du jour, et les précédents.
Le maire LR de Saint-Etienne déplore une «dérive identitaire» de son parti. Il fustige un «naufrage éthique» des LR adeptes du «ni-ni» et les accuser de «rédiger l’éloge funèbre de notre famille politique». Gaël Perdriau, maire LR de Saint-Etienne, régulièrement critique envers son parti, dénonce mardi dans une tribune au Monde la «dérive identitaire» de la droite républicaine qui a «sombré moralement» en s’appropriant «le terreau idéologique de l’extrême droite». Pour lui, il y a eu dans la campagne de Valérie Pécresse «un avant et un après» le meeting du Zénith, lorsqu’elle a parlé des «Français de papier» et utilisé l’expression complotiste de «grand remplacement». L’édile estime qu’il faut voter Emmanuel Macron pour «soutenir notre République face à ses ennemis mortels». Alors que LR, laminé par le désastre de la présidentielle, s’interroge sur son avenir, «nous jetterons, par la même occasion, les fondations d’un renouveau de la droite modérée», promet-il.
Pour 14 % des Français, l’élection présidentielle 2022 serait ou pourrait être truquée. Selon une étude Ifop, menée pour la Fondation Reboot - qui travaille à la promotion du raisonnement critique - l’idée selon laquelle l’élection présidentielle 2022 serait ou pourrait être truquée fait son chemin dans les esprits. Au total, 14 % des Français croient en cette affirmation. Le chiffre monte à 24 % chez les personnes utilisant internet comme principal moyen d’information, et il s’établit à 25 % lorsque cela concerne des personnes qui adhérent aux théories du complot. D’un point de vue partisan, les électeurs de Marine Le Pen (30 %), d’Éric Zemmour (29 %) et de Jean-Luc Mélenchon (18 %) en sont le plus convaincus, contrairement à ceux d’Emmanuel Macron (7 %), de Valérie Pécresse (7 %) ou de Yannick Jadot (0 %).