Kyrielle d’interviews dans les médias, Yannick Jadot en Alsace, Fabien Roussel à Gentilly : à quatre jours du premier tour de la présidentielle, les candidats jettent leurs dernières forces dans la bataille.
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Le président Kamoulox. Dans une interview au Figaro, publiée ce mercredi soir, Emmanuel Macron tente de définir son incarnation idéologique. «Si je devais donner une forme de matrice ou de translation de ce que nous faisons depuis 2017, c’est le regroupement de la social-démocratie, de l’écologie de progrès qui refuse la décroissance, du centre politique, des radicaux, de la droite orléaniste et d’une partie de la droite libérale et bonapartiste», développe Macron. Le candidat-attrape-tout ou le président Kamoulox, on vous laisse choisir.
A Reims, Philippe assure le show pour Macron. Debout seul sur scène, micro en main, l’ex-Premier ministre revient devant une assistance acquise sur le quinquennat. «Ce bilan, dit-il, j’en suis fier, il est aussi le mien.» Reconnaissant un bilan qui n’est «pas parfait», le maire du Havre fait le service après-vente des réformes du quinquennat : assurance chômage, apprentissage, fiscalité, etc. «Nous avons créé de l’activité, nous avons créé des emplois, nous avons baissé le chômage», lance Philippe. Le patron d’Horizons se dit aussi «très heureux» de faire campagne pour le Président sortant. Et ajoute : «Je ne me suis pas posé la question une seconde de faire campagne pour Emmanuel Macron».
Emmanuel Macron «assume d’avoir parlé constamment» à Poutine. Interrogé sur son activité diplomatique depuis un mois et demi, Emmanuel Macron a assuré «assume (r) totalement d’avoir parlé constamment au président de la Russie pour éviter la paix… pardon, la guerre.» Le petit lapsus rattrapé, le président de la République a tenu à se démarquer de certains de ses concurrents les plus directs en matière de diplomatie. «Je n’ai jamais été naïf, contrairement à d’autres. Je n’ai jamais été complice, contrairement à d’autres», a martelé Emmanuel Macron. «J’ai constamment discuté pour obtenir cessez le feu, trêve humanitaire… Je pense que c’est mon devoir», a-t-il encore souligné.
Sur Boutcha, Le Pen botte en touche. La Russie responsable des massacres en Ukraine, notamment à Boutcha ? «Je ne dis pas, je n’ai pas d’élément», a répondu Marine Le Pen ce mercredi soir sur TF1. La candidate d’extrême droite dont la campagne de 2017 avait été financée par une banque russe et qui n’a jamais caché son soutien à Vladimir Poutine depuis plusieurs années, réussit tout de même, dans une pirouette, à se ranger derrière Emmanuel Macron qui «a des informations» sur la responsabilité de la Russie dans ces massacres : «Je n’ai pas de raison de ne pas le croire», a-t-elle expliqué, contre-attaquant en affirmant que le chef de l’Etat devait, dans ce cas, en «en tire [r] les conséquences» avec, par exemple, le rappel de l’ambassadeur français à Moscou. «Il faut […] répondre de manière ferme», a dit celle qui a pourtant mis dans certains de ses tracts une photo d’elle serrant la main de Poutine. Le Pen s’est inquiété d’une Russie qui «parte définitivement [dans] les bras de la Chine». Son programme prévoit une alliance militaire avec la Russie ? La voilà qui hésite… «Oui, bon, c’était un petit peu avant la guerre que le programme a été rédigé…»
Duel à distance. Marine Le Pen aussi est venue sur TF1 avec ses propositions «d’urgence» sur le pouvoir d’achat. La candidate d’extrême droite rappelle ses promesses : «baisse de la TVA de 20 à 5,5 % sur l’ensemble de l’énergie», l’annulation «des hausses de carburant décidés par Emmanuel Macron en 2017 et 2018» et la création d’un «panier de produits de première nécessité» avec une TVA à 0 % «pour soulager les plus modestes». «Les Français sont étouffés, ils n’ont plus les moyens», a-t-elle insisté.
Et hop ! Une petite annonce pouvoir d’achat. Interrogé ce mercredi soir sur TF1, Emmanuel Macron a promis, en cas de réélection, de revaloriser au plus tôt les retraites sur l’inflation. «Il faut indexer les pensions de nos aînés dès cet été», a affirmé le chef de l’Etat, au ton offensif, qui veut prendre «un ensemble de mesures d’urgence» sur le pouvoir d’achat, thématique phare de son adversaire, Marine Le Pen. Macron assure également vouloir «maintenir un bouclier» sur les prix de l’énergie, a «confirm [é] une ristourne à la pompe» et rappelé sa promesse de rendre possible une prime de pouvoir d’achat «dès l’été […] sans charge et sans impôt» pour les salariés et «des allègements de charge» pour les indépendants.
A Reims, Édouard Philippe accueilli en guest-star pour soutenir Macron. La boîte de nuit de l’Atrium a été relookée en salle de meeting. Ambiance drapeaux bleu-blanc-rouge et européens, jeux de lumières et musique à fond. Dans une salle comble, résonnent les «Macron Président, Macron Président !» «Dans un contexte difficile, il a bien géré la crise», dit Didier Fages, 64 ans, chef d’entreprise dans l’œnologie. Ex-sarkozyste encarté chez les Républicains, il a depuis rejoint Horizons, le parti du maire du Havre. Des Républicains, il fustige aujourd’hui un «comportement pitoyable», sur «l’immigration, l’Europe, les valeurs fondamentales». Et Valérie Pécresse ? «Une bonne présidente de région.» A quatre jours du premier tour, la majorité s’active pour mobiliser ses électeurs, alors que la menace de l’extrême droite est désormais agitée par les cadres du parti.
À Reims, Édouard Philippe accueilli sous les applaudissements pour une réunion publique en soutien à Emmanuel Macron. @libe pic.twitter.com/AFR0YuQAqX
— Victor Boiteau (@v_boiteau) April 6, 2022
Yannick Jadot fustige le «vote utile» Mélenchon. Dans un décor de cerisiers en fleurs, en Alsace, Yannick Jadot a une nouvelle fois fait feu de tout bois contre le «vote utile» insoumis. «Il n’y a pas de second tour Jean-Luc Mélenchon ! Il n’y a pas de victoire de Jean-Luc Mélenchon !», a assuré le candidat écologiste ce mercredi après-midi, qui appelle «ceux qui considèrent que l’écologie doit être au cœur du prochain quinquennat, qu’on ne peut pas avoir cinq ans d’inaction en plus» à voter en sa faveur. «Dans une élection présidentielle, au premier tour on vote pour ses convictions», a-t-il insisté, lui qui est désormais distancé de dix points par le candidat insoumis dans les sondages (16 % contre 6 %).
Trois Nobel pour la réélection de Macron. Un «appel national» à la réélection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, lancé mercredi à Strasbourg, a été signé par plusieurs personnalités strasbourgeoises, dont trois prix Nobel de médecine et de chimie. «A quelques jours du premier tour d’une élection présidentielle, qui pourrait battre de nouveaux records d’abstention et de vote pour les extrêmes, nous lançons de Strasbourg, capitale européenne et des droits de l’homme, un appel national à la mobilisation pour la réélection du Président de la République Emmanuel Macron», indique le texte de l’appel. Parmi les signataires figurent Jules Hoffmann, Prix Nobel de Médecine 2011, ainsi que deux lauréats du Nobel de chimie, Jean-Marie Lehn (1987) et Jean-Pierre Sauvage (2016). Mais aussi Thomas Ebessen, qui a reçu en 2014 le prix Kavli de nanosciences, présenté comme le Nobel de cette discipline. Une belle réunion d’intelligences, donc.
Plus d’un millions de procurations déposées jusqu’ici. Le ministère de l’Intérieur annonce ce mercredi que plus d’un million de procurations ont été déposées à la date du 5 avril, dont 250 000 rien que pour cette unique journée. 75 % ont été effectuées grâce au télé-service «Maprocuration» (www.maprocuration.gouv.fr). Le ministère rappelle que depuis le 1er janvier 2022, «vous pouvez donner procuration à un électeur qui ne vote pas dans votre commune. Il devra cependant se rendre dans votre bureau de vote pour voter à votre place». En 2017, plus de deux millions de procurations avaient été faites pour au moins un des deux tours. Ce nombre pourrait être dépassé cette année.
L’Assemblée nationale se prépare à sa dissolution. Selon une note que s’est procurée Europe 1, la secrétaire générale de l’Assemblée nationale a écrit aux questeurs de l’Assemblée, Florian Bachelier (LREM), Éric Ciotti (LR), et Laurianne Rossi (LREM), au sujet d’une éventuelle dissolution prononcée en ce mois d’avril, après la présidentielle. Cette note précise les conséquences pour les députés et leurs collaborateurs d’une telle décision. Il est, par exemple, précisé que «l’indemnité parlementaire est versée en totalité le mois de la dissolution, donc en avril dans le cas d’une dissolution prononcée ce mois-là». En revanche, «en cas de dissolution, la fin de mandat de tous les députés entraîne la fin de contrat de tous les collaborateurs impliquant ainsi le versement d’indemnités». Emmanuel Macron aurait lui-même évoqué cette hypothèse il y a plusieurs semaines. Une manœuvre qui lui permettait notamment d’avancer la date des élections législatives.
Jean-Louis Borloo soutient Macron. «Dans les circonstances actuelles, je soutiens Macron», annonce ce soir l’ancien ministre de l’Ecologie chez nos confrères du Parisien. Pas rancunier, rappelons qu’Emmanuel Macron a enterré son «plan banlieues», l’ex-président de l’UDI estime qu’il faut «être lucide, le second tour opposera Emmanuel Macron à Marine Le Pen». S’il reconnaît des «désaccords» avec le président sortant, Jean-Louis Borloo estime que Macron est «le mieux armé» dans cette période très compliquée.
Le Parti socialiste en arrière-plan.
Macron solide, Mélenchon et Le Pen en hausse. C’est l’heure de la fournée quotidienne de sondages Ifop. Macron reste loin devant avec 27 % tandis que Marine Le Pen (23,5 %) et Jean-Luc Mélenchon (17,5 %) continuent leur progression commune. La candidate d’extrême droite prend 0,5 point tandis que le leader de la France insoumise augmente d’un point. Valérie Pécresse et Eric Zemmour baissent toujours ensemble (9 %) tandis que Yannick Jadot se stabilise à 4,5 %. Anne Hidalgo chute à 2 %.
🔴 EXCLUSIF - #Présidentielle2022 : découvrez les résultats de notre sondage quotidien de ce mercredi 6 avril > https://t.co/1dX8bldcDQ cc @IfopOpinion @Fiducial. pic.twitter.com/WsuUgdK3PB
— LCI (@LCI) April 6, 2022
«Bonjour, c’est Éric Zemmour, votre candidat à l’élection présidentielle» Des Français ont eu la surprise de recevoir un message vocal d’Eric Zemmour lui-même ces derniers jours. Le candidat d’extrême droite les invite à aller voter ce dimanche afin que «la France reste française» et demande de ne pas écouter «les sondages qui se trompent à chaque fois». Il y a quelques jours, c’est Valérie Pécresse qui jouait la carte du démarchage téléphonique. Cette pratique, rappelle BFMTV, est à la limite de la légalité. Mais Pécresse et Zemmour ne sont pas les premiers : Mélenchon et Macron avaient utilisé la même technique en 2017, ainsi qu’Agnès Buzyn lors de la dernière campagne municipale.
zemmour qui spam sûrement toute la france par ce message mais on parle pas de propagande ici ?? pic.twitter.com/qZvCHzKtUF
— thib (@tibaulosse) April 5, 2022
Des Suisses se moquent des candidats français, en anglais. Un journaliste et une blogueuse suisses imaginent qui pourraient réellement être les candidats à l’élection présidentielle… en se basant sur leurs affiches électorales. Ainsi, Anne Hidalgo devient «Sarah Palin si elle était dentiste», Valérie Pécresse «un membre cynique de la famille de la série Sept à la maison», Eric Zemmour «un vampire qui va t’inviter à dîner sur ton yacht» et Nicolas Dupont-Aignan «un mec qui est tombé amoureux de sa conseillère bancaire quand il était adolescent».
Yannick Jadot au fond d’un bus.
Le ping-pong du jour. Après la punchline de Philippe Poutou, Anne Hidalgo a tenté une réponse… teintée d’une bonne dose de mauvaise foi. Ça rame.
Bonjour, enchantée également.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) April 6, 2022
Seule candidate et vous seul candidat 😉 https://t.co/L5vt6ISZ88
Comment ça va la bérézina ?
Visiblement consigne a été passée chez les #LR de ne pas venir sur les plateaux dimanche soir…nos invités calés ont annulé, et lundi ils ont comité stratégique LR à 10h, bureau politique à midi et réunion des groupes parlementaires à 16h https://t.co/0AvSmSbw4O
— Perrine Tarneaud (@Perrine_tarneau) April 6, 2022