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Présidentielle: François Hollande appelle à voter Emmanuel Macron

Election Présidentielle 2022dossier
Emmanuel Macron au Havre pour parler d’écologie, Marine Le Pen de retour aux fondamentaux avec un meeting dans le Sud. «Ni Macron, ni Le Pen» : quelle forme prendra la mobilisation étudiante contre l’affiche du second tour après un appel à bloquer facs et lycées ?
François Hollande vote à Tulle pour le premier tour de la présidentielle, dimanche dernier. (Pascal Lachenaud/AFP)
publié le 14 avril 2022 à 8h01
(mis à jour le 14 avril 2022 à 21h11)

En résumé :

- Un déplacement consacré à l’écologie pour Emmanuel Macron, le premier grand meeting de l’entre-deux-tours dans le Sud pour Marine le Pen : les deux finalistes de la présidentielle sont remontés au front jeudi.

- Une nouvelle assemblée générale est programmée à la mi-journée à la Sorbonne, fermée jusqu’à nouvel ordre après des tensions mercredi. Des étudiants appellent au blocage des facs et des lycées contre l’affiche du second tour.

- Après Nicolas Sarkozy, François Hollande doit s’exprimer sur le second tour de la présidentielle, lors du JT de 20 heures de TF1.

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Et un autre taquet pour Mélenchon... « Beaucoup d’électeurs [...] ont voté Mélenchon, moins pour son programme, critique François Hollande. Il était celui qui pouvait permettre à la gauche d’être au second tour, d’écarter Marine Le Pen et était celui qui pouvait faire un débat social avec Emmanuel Macron. Ca n’a pas abouti. » Le socialiste, dont la candidate a fait moins de 2% dimanche, estime que « la gauche ne doit pas être seulement dans un empêchement, mais dans une espérance, dans ce qui peut permettre, demain, à ce qu’il y ait un véritable choix. »

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Les conseils de Hollande à Macron pour rallier les électeurs de gauche. Que doit faire Macron pour convaincre les électeurs de gauche de voter pour lui ? « Une attitude, un comportement, de l’apaisement, de la considération, a listé François Hollande en forme de leçon à son prédécesseur. Ca n’a l’air de rien mais c’est en définitive ce qui sert de lien avec les Français. » L’ex-chef de l’Etat demande aussi à ce que la retraite à 65 ans ne soit pas « un projet [...] ficelé d’avance », d’assurer une « rencontre avec les partenaires sociaux » et une « consultation des forces vives, des citoyens s’ils le faut ».

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Et un taquet pour Mélenchon. L’ancien chef de l’Etat a critiqué au passage la position de Jean-Luc Mélenchon : « dire simplement « pas une seule voix pour Mme Le Pen » est insuffisant ». Pour Hollande, « quelles que soient les réticences [...] les colères, les réserves que certains peuvent avoir, c’est le vote Macron qui permet que Mme Le Pen ne gagne pas ».

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François Hollande appelle à voter Emmanuel Macron. « J’appelle les Français, compte tenu de l’enjeu, à voter pour Emmanuel Macron ». François Hollande ne pouvait pas être plus clair. Au 20 heures de TF1, le prédécesseur du chef de l’Etat à l’Elysée a exhorté les électeurs de gauche - et pas seulement - à se mobiliser pour faire barrage à Marine Le Pen. « Je suis un ancien président de la République et je sais que dans une élection présidentielle, l’essentiel, c’est la France, sa cohésion, son avenir européen et son indépendance. » « Si Marine Le Pen - et c’est une possibilité - arrivait à l’Elysée, a poursuivi Hollande, il y aurait trois remises en cause fondamentales ». D’abord sur les « principes [...] de ce qui fait la France car elle envisage de modifier le quart de la Constitution française ». Puis sur « l’appartenance à l’Union européenne » et, enfin, sur « le système d’alliances » militaires en se tournant vers Vladimir Poutine.

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Un public chauffé très blanc. Dans le public du meeting de Marine Le Pen, à Avignon : Claudette Martin, 68 ans, petite femme ronde, haut rouge, coupe au carré blond. Elle trouve que « les Arabes, c’est de la merde». Elle le dit, en ajoutant qu’elle a été cheffe d’équipe pendant des années chez Amora, à Dijon, la moutarde. «On peut rien leur dire, on peut pas les gérer». Derrière, Gérard Aubenas, 72 ans, est un peu plus mesuré. L’ancien chef d’entreprise dans les transports, qui regarde CNews, et zappe sur BFM au moment de la pub, mais trouve que cette dernière chaîne «roule trop pour Macron». Gérard n’a «pas de problème de pouvoir d’achat» et l’assume, mais pour lui, une réélection du président sortant serait quand même une «catastrophe» : «à cause de l’insécurité, la justice, et Eric Dupont-Moretti». Selon lui, «l’immigration est le terreau de l’insécurité». Il ajoute : «les Musulmans ne sont pas tous des délinquants, mais une grande partie le sont».

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A Avignon, Le Pen veut aussi être une candidate du «barrage». A Avignon, Marine Le Pen débarque sur scène vers 19 heures, en tailleur rouge. Devant 4000 militants frontistes pur jus, la candidate commence son discours en se félicitant de « l’ampleur, de la richesse, de la diversité du rassemblement populaire qui est en train de se créer. » Au premier rang : Thierry Mariani, l’eurodéputé qui aimait les Russes, David Rachline maire de Fréjus, Sébastien Chenu, le député du Nord… Que des fidèles. Aucune figure nouvelle. Rien de nouveau dans le discours non plus : le 24 avril sera tranché le débat entre « deux visions du monde » : « la vision mondialiste » de Macron et la « vision nationale » lepéniste, assure la candidate d’extrême droite. Trouvaille rhétorique : une anaphore sur le thème « Faire barrage à Macron » : « Faire barrage à l’effondrement du pouvoir d’achat des Français et au matraquage fiscal » ; « Faire barrage à une immigration qui met en péril l’équilibre de nos systèmes sociaux » et ainsi de suite. Un peu de culot aussi : « C’est même la liberté de la presse qui recule nous plaçant aujourd’hui derrière l’Uruguay ou le Ghana ! », s’indigne Le Pen qui « assume » par ailleurs de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas, comme elle l’a dit mardi, à Vernon, lors d’une conférence de presse sur la démocratie.

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Chez Le Pen, des militants parfois très virulents. Jeudi après midi, au parc des expositions d’Avignon. Beau soleil. Meeting d’entre deux tours de Marine Le Pen. Un groupe d’individus, accélère le pas à l’approche du bâtiment, qui ressemble plutôt à une grande soucoupe spatiale. De loin, on se demande sil elle ne voudrait pas emmener tout le monde très très loin, où si elle vient tout juste de les déposer au sol. A l’intérieur : 5000 personnes dans une chaleur étouffante. Il y a Jérôme M, lunettes aviateur, petite veste matelassée. Il habite le Var, et il dit ce qu’il pense. Il veut «rester Français», il «n’en peut plus». Il prie pour que Marine Le Pen soit élue le 24 avril. Sinon, il promet «un bain de sang». Son argument : «Il faut qu’elle passe, il y en a marre. Des Maghrébins et des Arabes. On se fait agresser par des merdeux, c’est un scandale. Macron, il faut le raser, il faut lui couper la tête, et les couilles, et lui foutre dans la bouche. Je dis ce que je pense. Si jamais c’est lui qui passe au second tour, ça sera un bain de sang. Il faut que les Français aient des couilles au cul et sortent dans la rue et rendent le sang par le sang.» Ambiance. Par Tristan Berteloot, envoyé spécial à Avignon.

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La militante écolo brutalement expulsée du point presse de Marine Le Pen envisage de porter plainte. Pauline Rapilly-Ferniot, jetée au sol et exfiltrée de la conférence de presse de Marine Le Pen mercredi à Paris, «pourrait envisager de saisir la justice», selon Le Parisien. Celle qui est aussi conseillère municipale d’opposition EE-LV à Boulogne-Billancourt explique n’avoir «jamais été malmenée au point d’avoir mal comme cette fois». Elle a dû passer un examen médical. «J’ai toujours mal au crâne et le cou bloqué. Je ne sais pas si c’est mon corps qui relâche tout ou s’il y a un problème», raconte la jeune écologiste.

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Macron critique l’absurdité de «démonter des éoliennes». Présentant à nouveau sa feuille de route énergétique – relance du nucléaire, développement des renouvelables, sobriété – Emmanuel Macron en a profité pour tacler le «programme en face» de Marine Le Pen, «qui veut arrêter les renouvelables pour aller vers le tout nucléaire». Surfant sur le ras-le-bol anti-éoliennes, la candidate du RN promet un moratoire sur leur implantation et le démantèlement de celles existantes. «On va dépenser des centaines de millions d’euros pour démonter des éoliennes. L’argent du contribuable serait mieux employé pour investir dans des champs d’éoliennes en mer», appuie Macron. Rien de nouveau dans le volet «écologie» du candidat, qui lorgne pourtant sur les voix recueillies dimanche par Jean-Luc Mélenchon. Pourrait-il piocher dans le programme de l’Insoumis et de l’écolo Yannick Jadot, notamment ses propositions pour la qualité de l’air et de l’eau ? Réponse samedi lors de son meeting à Marseille. Par Laure Equy, envoyée spéciale au Havre.

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Macron en séquence environnement au Havre. Devant les immenses pièces détachées de nacelles d’éoliennes off shore, sur le site Siemens Gamesa du Havre, Emmanuel Macron a les yeux qui brillent. Celles qui seront fabriquées ici ont vocation à se planter notamment dans les futurs champs au large de la Normandie. En tout, ce sont 50 parcs d’éolien en mer que Macron propose de créer. Il y a là de quoi permettre au Président candidat de dérouler son concept d’«écologie de progrès» : «pouvoir d’achat, indépendance énergétique, création d’emplois, lutte pour le climat», résume-t-il devant 200 salariés. Par Laure Equy, envoyée spéciale au Havre.

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Christine Lagarde à Matignon ? «J’en perds la voix», dit-elle. Pas très bavarde la présidente de la Banque centrale européenne. Des rumeurs circulent dans le petit monde politique. Et si Christine Lagarde était nommée Première ministre en remplacement de Jean Castex en cas de victoire de Macron le 24 avril ? «J’en perds la voix», a-t-elle simplement répondu ce jeudi à la sortie d’une réunion du conseil des gouverneurs de la BCE. L’idée de nommer Lagarde à Matignon aurait été soufflée par l’ancien président Nicolas Sarkozy. «J’ai un métier, j’ai une fonction», justifiait-elle aussi en janvier au micro de France Inter comme pour faire taire cette rumeur. Celle dont le mandat à la BCE doit s’achever en 2027 n’a «pas pour habitude d’abandonner en cours de route», ajoutait-elle.

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Les complotistes votent Marine Le Pen ? Très lié à l’extrême droite, de nombreuses figures de la sphère complotiste appellent à voter pour la candidate RN le 24 avril afin de faire barrage à Emmanuel Macron. Les noms sont, pour certains, connus du grand public : Fabrice Di Vizio, Silvano Trotta, Idriss Aberkane, Francis Lalanne, Richard Boutry... «Les gens veulent voter pour Macron pour faire barrage à l’extrême droite, mais la vraie extrême droite, c’est Macron», théorise ainsi très sérieusement un internaute relayant les appels au «Tout sauf Macron». Fait alternatif également : du haut des 2% des suffrages qu’il a réunis dimanche, Nicolas Dupont-Aignan se rêve visiblement en leader du front contre le président sortant. Lire notre article ici.

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Marine Le Pen et sa «campagne en chaussons». Ce sont les mots de Gabriel Attal, interrogé sur LCI ce jeudi à propos du manque de terrain dans la campagne d’Emmanuel Macron. Un reproche qui s’ajoute à celui d’avoir habilement esquivé les débats avant le premier tour. «Marine Le Pen décide d’aller dans un département où elle a fait son meilleur score, dans l’Yonne, et avec un bus de militants. Emmanuel Macron, lui, part convaincre dans des endroits où il n’a pas convaincu au premier tour. Marine Le Pen fait une campagne en chaussons», a ainsi fustigé le porte-parole du gouvernement.

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Macron face à des électeurs insoumis au Havre. Le candidat LREM était en visite ce jeudi au Havre, la ville d’Edouard Philippe qui a placé Jean-Luc Mélenchon en tête du premier tour. Macron a été autant accueilli par des militants enthousiastes que par des opposants prêts à lui «faire barrage». Face à lui, une femme hausse le ton : «On n’est plus en démocratie.» «Les mots ont un sens, lui répond Macron. Si c’était le cas, vous ne pourriez pas me dire ça à un mètre.» Un petit groupe d’opposants chante à tue-tête le refrain des gilets jaunes : «On est là, on est là…» Ils s’agacent de cette visite de Macron «venu récupérer les voix de Mélenchon». Myriam, électrice de La France insoumise, accuse le président d’avoir «mis le pays dans la merde». Au second tour, elle s’abstiendra : «J’ai fait barrage au premier tour. Le fascisme, on n’en veut pas, mais je participerai pas à cette mascarade». Lire le reportage de notre envoyée spéciale Laure Equy.

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A la Sorbonne, les étudiants mobilisés auraient aimé parler écologie et social. «On se bat contre le fascisme et contre ce mode de scrutin qui nous imposent de choisir entre deux candidats dont les programmes nous chient à la gueule», dénonce Magalie (1), cheveux rouges foncés, manteau noir, sweat gris à capuche. «La Sorbonne c’est quand même une université symbolique et historique. On se dit que si on se mobilise ici, ça peut faire bouger les choses ailleurs». La jeune femme de 19 ans, étudiante en sciences politiques, raconte avoir voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour, «à moitié par adhésion, à moitié par vote utile». Elle regrette que son candidat n’ait pas pu atteindre le second tour qui lui tendait pourtant les bras : «Même s’il n’aurait probablement pas gagné, au moins avec lui au second tour, on aurait parlé d’écologie et de questions sociales. Pas que d’immigration et de sécurité».

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Jean Lassalle signe des chèques pour les perdants du premier tour. Longtemps moqué, maintenant moqueur ? Dans un «esprit humaniste», le député des Pyrénées-Atlantiques annonce mettre la main au portefeuille pour venir en aide aux malheureux candidats du premier tour. Arrivés sous la barre des 5 % dimanche, Valérie Pécresse (LR), Anne Hidalgo (PS) et Yannick Jadot (EE-LV) ont lancé dans la foulée des appels aux dons. Appel entendu par le Béarnais. «Un chèque de 10 euros a été envoyé aux candidats LR, PS, EE-LV», écrit-il dans un communiqué. Celui qui a recueilli 2,28 % au premier tour adresse au passage un petit coup de patte à ses rivaux défaits, citant Jean de La Fontaine : «On a souvent besoin d’un plus petit que soi».

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