Chaque voix compte et qu’importe si ce matin, il y a peu de monde à convaincre. Sur le marché de Donges, en Loire-Atlantique, grande place où s’échoue une poignée de commerces, impossible ce jeudi 4 juillet de rater les militants du Nouveau Front populaire. Et pour cause : ils sont plus nombreux que les passants. Dans cette ville ouvrière, où le Rassemblement national a franchi les 44 % le 30 juin, à quelques pas des eaux grises de la Loire, du ballet des tankers et des cheminées de la raffinerie, tout le monde se connaît. Les anciens de Total, les syndicalistes, ceux de la mairie en place ou de l’ancienne, les riverains, la famille ukrainienne du dessus de la pharmacie… «Mais notre meilleur atout, c’est Josseline», sourit Thomas Lefeuvre, lui-même Dongeois, devenu attaché parlementaire il y a peu de Matthias Tavel, député sortant en lice pour le Nouveau Front populaire au second tour.
Convaincre les abstentionnistes, les macronistes, voire l’électorat RN
A quelques pas de là, Josseline discute, gaiement, avec deux copines, croisées sur l’esplanade. Panier sous le bras, petits rouleaux roses de charcuterie dans le cabas, Suzanne et Martine, 150 ans à elles deux, parlent politique, de tout et de rien. Si Josseline n’habite plus à Donges, elle y a vécu longtemps. «Cette ville, je l’ai chevillée au corps», affirme-t-elle, tête haute. Chargée des affaires sociales à la mairie, elle y a ouvert «le centre communal d’action sociale avec l’équipe en place». Une figure locale à présent amère devant le marché qui s’éteint, la «télé