Comme beaucoup de jeunes Néo-Calédoniens, Vicky et Raphaël sont venus profiter du coucher de soleil sur les hauteurs de Nouméa. Le panorama surplombe la baie de l’Orphelinat, ses ports de plaisance et les nombreux 4x4 haut de gamme qui défilent en direction des quartiers huppés de la capitale de la Nouvelle-Calédonie. «Cette semaine, je devais dormir sur la côte est. Mais les gens de l’hôtel ont conseillé à leurs clients de rentrer à Nouméa à cause du référendum», lâche Vicky, qui craint que des barrages, voire «une guérilla», ne s’installent dans son pays. Cette commerciale de 27 ans se rendra dimanche aux urnes pour voter «non» à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Dans son entourage, elle a le sentiment que «tout le monde a peur de ce qui va se passer le lendemain».
Les deux précédents référendums de 2018 et 2020, marqués par de fortes participations (81 % et 85 %), avaient vu ce même «non» l’emporter (56,7% puis 53,3 %). Mais la réduction de l’écart en deux ans laisse augurer d’un résultat très serré pour ce dernier scrutin prévu par les accords de Nouméa de 1998. L’épidémie de Covid-19, qui a durement frappé la population cet automne, a changé la donne. Mécontents du