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Libération
2022

Eric Zemmour : au RN et chez LR, la crainte du grand dépassement

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Dédaigné à droite comme à l’extrême droite, le polémiste presque candidat à la présidentielle pourrait pourtant réussir à déstabiliser les deux partis. Menacées par un phénomène dont elles tentent encore de prendre la mesure, les deux formations préfèrent nier l’évidence.
Le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour, en marge d'une soirée-débat avec le philosophe Michel Onfray à Paris, le 4 octobre. (Denis Allard/Libération)
publié le 6 octobre 2021 à 20h50

A droite et au Rassemblement national, il y eut d’abord l’incrédulité, et même une pointe de dédain. Eric Zemmour ? Un faiseur de phrases égaré chez les «pros», qu’il faudrait circonvenir ou renvoyer à ses lectures. Pas l’étoffe, pas l’expérience et, en tout cas, pas les moyens d’un prétendant à l’Elysée, tranchaient des états-majors sûrs de leur fait : la certitude, chez Les Républicains, qu’il fait bon être «le parti des gens sérieux» ; une confiance, au RN, nourrie par quarante années de monopole sur le camp nationaliste.

A six mois de l’élection présidentielle, que reste-t-il de ces évidences ? Quelques semaines d’une campagne qui ne dit pas son nom ont fait de l’ancien chroniqueur d’extrême droite condamné pour incitation à la haine raciale le carrefour du débat public. Un sondage de l’institut Harris pour le magazine Challenges publié mercredi le classe deuxième des intentions de vote avec 17% des voix, devant Marine Le Pen (15%) et le mieux placé des candidats de droite, Xavier Bertrand (13%). D’autres enquêtes, depuis la rentrée, ont témoigné d’une rapid