Allez, ça va bientôt finir. Le terme de la campagne européenne approche et Eric Zemmour comme Marion Maréchal ne peuvent plus se supporter. Cela s’est vu comme le nez au milieu de la figure à leur dernier meeting en commun, le premier depuis trois mois et le deuxième seulement de la campagne, mercredi soir à Nice.
Le décor aurait pu faire diversion. Sur le port, entre la Méditerranée bleue, les collines vertes et le soleil rougissant, le parti d’extrême droite avait aligné un gros millier de chaises blanches, pas toutes recouvertes de militants. Mais le spectacle se jouait ailleurs, sur les mines hypocrites, les sourires figés et les regards en coin. L’affaire n’a pas duré trois heures. Aucun des cadres de la campagne n’a eu la force ou l’envie de singer aussi longtemps la comédie de la concorde. Fondé il y a moins de trois ans, Reconquête paraît en accumuler autant que Les Républicains, avec autant de rancœurs – les fauteuils d’élus en moins. Même la ferveur militante, dont s’enorgueillissait le parti d’extrême droite, a disparu, tout comme les ribambelles de jeunes bénévoles aux joues roses. A leur place, des collaborateurs de cadres, déjà blasés à moins de 30 ans, se sont avachis sur les chaises, entre les têtes chenues des retraités et les tatouages néonazis des fans de l’OGC Nice. Que reste-t-il au mouvement d’Eric Zemmour, censé remplacer la droite et le RN pour sauver la France façon Jeanne d’Arc