Mardi après-midi, à deux pas de l’Assemblée, le Rassemblement national (RN) a sorti ses plus gras sémaphores pour faire des signes à l’électorat de la droite classique mais dure, lorgné par le parti d’extrême droite en vue du scrutin du 9 juin. En 1990, le RPR tenait aux côtés de l’UDF ses états généraux de l’immigration. Trente-quatre ans plus tard, le parti fondé par Jean-Marie Le Pen tient les siens aux côtés du… RPR, le microparti du député RN des Bouches-du-Rhône Franck Allisio, qui a repris la marque tombée en désuétude au moment de la dernière présidentielle. Un coup qui permet d’afficher un peu partout le logo à croix de Lorraine de l’ancien parti de Jacques Chirac et de se présenter comme son héritier naturel.
Dans la salle de la maison de la Chimie (Paris VIIe), plusieurs anciens vétérans du raout de 1990 sont d’ailleurs invités sur scène pour raconter leurs souvenirs. C’est à peu près le seul intérêt de ces deux grosses heures de colloque où chaque intervenant a répété ce que dit le RN depuis près de cinquante ans, sans nouveauté. Entre l’Ehpad et la réunion d’anciens combattants, chacun a pu dire tout le mal qu’il pensait de la «submersion migratoire», des «pompes aspirantes» et autres métaphores chargées de décrire le phénomène.