Elle était gardée comme un coin à champignons et on se demande bien pourquoi. Mercredi 1er mai à Perpignan, Jordan Bardella a dévoilé les 35 premiers noms de sa liste aux européennes. La recette a le même goût qu’en 2019 : une pincée de ralliements médiatiques, censés donner une impression de rassemblement, un zeste de sortants reconduits par nécessité et une grosse poignée d’apparatchiks récompensés de leur fidélité. Sans oublier, bien sûr, les erreurs de castings qui se profilent à l’horizon pour pimenter le bouillon. De quoi faire saliver quand même les 2000 soutiens réunis dans le Palais des congrès de la ville de Louis Aliot, bunkérisé pour éviter tout frottement avec les 2000 manifestants du cortège syndical du 1er Mai. Drapeaux français, «on est chez nous» scandés par la foule, musique de bar dansant et discours convenus de Marine Le Pen et Jordan Bardella (de type : l’Union européenne affaiblit la France, il faut se mobiliser le 9 juin, gare à l’abstention, l’union fait la France).
La liste, donc, offre quelques places à des candidats d’ouverture. Pas d’ancien ministre de Nicolas Sarkozy comme la dernière fois, mais une ex-membre du Haut Conseil à l’intégration, Malika Sorel, qui a gonflé son CV comme la grenouille de la fable. Plusieurs cadres frontistes croisés confessent avec crain