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Extrême droite

Exil des Syriens : le RN pressé d’«inverser les flux»

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Le parti d’extrême droite, qui n’a jamais considéré les Syriens comme de vrais exilés, a exprimé sa volonté de durcir davantage les règles de droit d’asile, après la chute du régime de Bachar al-Assad.
Marine Le Pen, le 2 décembre 2024 à l'Assemblée nationale. (Denis Allard/Libération)
publié le 11 décembre 2024 à 17h43

Au plus fort de la crise migratoire en Europe, en 2015, quand des centaines de milliers de réfugiés syriens fuyaient la répression du régime de Bachar al-Assad, Marine Le Pen, elle, invitait à se replonger dans le roman de Jean Raspail, le Camp des saints. Paru en 1973, l’ouvrage raconte le déferlement dystopique de millions de migrants sur les rives d’une Europe affaiblie par l’idéologie des droits de l’homme, incapable de se défendre contre cette invasion en prenant les mesures qui «s’imposent». Masse «grouillante», «bouillon de culture, colonie de microbes», «épouvantable armée» mélangeant vivants et cadavres «en tas mous et fluides comme la boue» : il faut en effet lire ou relire la façon dont Raspail décrit les migrants loqueteux de son roman pour comprendre la façon dont l’extrême droite perçoit les réfugiés syriens.

Rien d’étonnant, donc, à ce que Jordan Bardella, interrogé à leur sujet mardi matin sur TF1, n’en parle qu’en termes de «flux» qu’il s’agirait d’«inverser» au plus vite. «Nous avons accordé, je crois ces dix dernières années, trente mille demandes d’asiles sur les quarante mille dépôts de dossiers qui ont été effectués auprès de l’Ofpra. […] On peut légitimement envisager la suspension du traitement des demandes d’asile liées à la Syrie […] et je pense qu’il faut