Elle avait tenté de clore la séquence politique des législatives, mi-juillet, avec un entretien fielleux au magazine Valeurs actuelles, dans lequel elle contestait à moitié la sincérité du scrutin, parlait d’«abus de confiance» et renvoyait la responsabilité de l’échec de son camp à décrocher une majorité absolue à l’Assemblée nationale sur les épaules d’une «presse ultra-idéologisée à l’extrême gauche», au service d’un «parti unique». Revoici Marine Le Pen, pile deux mois plus tard, détendue, souriante, blagueuse même, à la rentrée parlementaire de ses députés, organisée au Palais-Bourbon samedi 14 et dimanche 15 septembre. Le ton s’est allégé mais le fond n’a guère changé.
Devant ses troupes, la cheffe de file de l’extrême droite française fustige toujours un fantasmatique «parti unique» et les médias, ravalés au rang de «commentateurs», «qui sont d’ailleurs tous contradictoires au passage». «Ne vous laissez jamais ballotter parce que vous n’êtes pas des feuilles», martèle-t-elle, à l’unisson avec son numéro bis, Jordan Bardella, qui ironise à son tour. «Vous allez lire beaucoup de bêtises à l’occasion de cette rentrée et je ne peux que vous inciter à ne rien céder à ces petites manip qui visent à vous déprimer», a averti le président du Rassemblement national (RN), coupures de presse en main, devant le conseil national du parti, ce dimanche.
La lumière et les balles
L’opération est claire. Au moment où frémissent déjà les prémices de la présidentiell