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Interview

Fin du vote par correspondance pour les détenus : un retour en arrière «catastrophique» pour le député LFI Christophe Bex

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Pour le député insoumis, empêcher les détenus de voter par correspondance est un retour en arrière visant à ne pas les considérer comme des citoyens comme les autres.

Christophe Bex à l'Assemblée nationale, en décembre 2023. (Denis Allard/Libération)
Par
Mathis Lyko
Publié le 03/09/2025 à 7h36

Les 15 et 22 mars prochains, les Français sont appelés aux urnes pour renouveler leurs conseils municipaux. Les détenus, eux, ont vu leur droit modifié durant l’été. Publiée au journal officiel le 19 juillet, la loi relative au droit de vote par correspondance des personnes détenues supprime ainsi la possibilité pour les détenus de voter par correspondance aux élections locales et législatives et sera donc effective dès les municipales. Député de la 7e circonscription de la Haute-Garonne, l’insoumis Christophe Bex rappelle les difficultés pour les personnes incarcérées à voter par procuration ou obtenir une libération les jours de vote.

Pourquoi êtes-vous contre ce changement législatif ?

Nous partons du principe que le vote par correspondance permettait aux détenus de participer à un acte citoyen fort, en exerçant tout simplement leur droit d’aller voter. Cela était possible depuis 2019, et avait permis de faire passer le taux de vote chez les personnes incarcérées de 2 à 20 % [90 % des détenus ayant voté avaient choisi le vote par correspondance, ndlr]. C’est catastrophique que cette loi soit revenue en arrière. Alors il reste bien entendu la possibilité de voter par procuration, ou de libérer le détenu le jour du vote. Mais cela est très marginal, tous les détenus n’étant pas éligibles à des sorties et les procurations sont compliqués à mettre en place. Cela était aussi l’occasion de mettre un coup de projecteur sur les