Les «petits porteurs» peuvent dormir tranquille : le Rassemblement national (RN) veille sur leur argent – qui dort, lui aussi. En votant mercredi, lors de l’examen du projet de loi de finances 2025 dans l’hémicycle, contre tous les amendements déposés par la gauche et le Modem visant à augmenter le niveau du prélèvement forfaitaire unique (PFU, aussi appelé «flat tax») de 30 % à 33 %, le parti d’extrême droite a sauvé la mise à cette mesure emblématique du macronisme. Pour rappel, celle-ci avait été mise en place par le président de la République dès 2018, avec l’objectif de moins taxer les revenus du capital (en les plafonnant à 30 %) que ceux du travail, pour favoriser l’investissement. La situation ne manque pas de sel : favorables en 2022 à la quasi-suppression du PFU, les ouailles de Marine Le Pen, presque au complet, ont en fait sauvé les miches des troupes présidentielles, très clairsemées dans l’hémicycle.
«Il y a eu un émoi en France, quand cette disposition a été votée en commission. Les petits porteurs, les chefs d’entreprise se sont sentis concernés par cette mesure… La fiscalité, c’est aussi des effets psychologiques !» a défendu Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, pour justifier l’opposition des siens. Quelques minutes plus tôt, les frontistes s’étaient usé la paume des mains à applaudir l’élu Horizons du Bas-Rhin Vincent Thiébaut, qui expliquait que les premiers touchés par la mesure seraient «les petits patrons qui se serrent l