Ecrasée par des nuages menaçants, la plage de Palavas est quasi déserte. Seuls quelques vacanciers bravent le mauvais temps pour profiter encore un peu de la mer, comme ce couple de trentenaires venus de Haute-Savoie : «Pour nous, l’important, c’est de décompresser après cette année difficile. Alors, non, on ne vote pas.»
De quelles élections s’agit-il, au fait ? Beaucoup l’ignorent. «Des municipales ?» hasarde Damien, 36 ans, une planche de surf sous le bras. Ce Montpelliérain confesse avoir perdu tout intérêt pour la politique : «Pourtant, je travaille dans une banque, je devrais m’y intéresser… Mais je n’ai plus voté depuis la présidentielle.» Karine, 48 ans, n’est pas non plus retournée dans un bureau de vote après avoir donné sa voix à Emmanuel Macron. «Je sais bien que voter c’est important, mais personnellement ça ne m’apporte rien. Je dirais même que la politique, ça me saoule.» Dans son entourage, personne ne se rendra aux urnes ce dimanche : «Je travaille dans un supermarché et les autres salariés ne comptent pas voter non plus, explique-t-elle. On ne s’intéresse pas à la politique. Surtout les jeunes : eux ne votent jamais.»
Miracle
Parmi ces abstentionnistes, certains parlent de leur choix comme d’un acte militant. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, Françoise, 58 ans, a décidé de bouder les urnes. «J’avais voté pour Marine Le Pen, raconte-t-elle. Moi je vis avec un revenu minimum de handicapée, alors tout ça ne m’intére