Un pape dont le premier voyage fut pour Lampedusa ne pouvait évidemment pas complaire à l’extrême droite. C’était le 8 juillet 2013, sur cette île italienne devenue régulièrement un point d’entrée des exilés en Europe, souvent au péril de leur vie. Elu quelques mois plus tôt, François avait jeté une couronne de fleurs à la mer en mémoire des innombrables naufragés morts pendant la traversée, et dénoncé une «mondialisation de l’indifférence». Il restait fidèle à ce terme dix ans plus tard quand il dénonçait, à Marseille, en septembre 2023, cette même «indifférence» devenue «fanatique». «Les personnes qui risquent de se noyer lorsqu’elles sont abandonnées sur les flots doivent être secourues, c’est un devoir d’humanité, c’est un devoir de civilisation», déclarait le pape argentin devant le monument à la mémoire des disparus en mer. Une visite à propos de laquelle il avait déclaré : «Je vais à Marseille, pas en France», autre motif d’exaspération pour l’extrême droite, attachée à la figure d’une France fille aînée de l’Eglise.
Ambiguïté
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