N’y tenant plus, Gilles Pennelle s’est mis à annoncer un peu partout son élection prochaine comme député européen. Qu’importe si Jordan Bardella a juré à la presse être le seul au courant, avec Marine Le Pen, de la composition de sa liste, le numéro 2 de l’appareil du Rassemblement national (RN), chargé depuis près d’une décennie de banaliser l’extrême droite électorale en Bretagne, attend son moment depuis trop longtemps pour tenir sa langue quinze jours de plus. Bon soldat et grand travailleur, le Breton natif de Normandie estime, à 61 ans, avoir avalé assez de couleuvres pour mériter sa place à Bruxelles. Dernières vexations en date : le prestigieux poste de «secrétaire général» du parti, promis par Bardella en 2022, s’est vu requalifié en «directeur général» ; sa volonté d’interdire aux députés le cumul de leur mandat avec celui de délégué départemental a été mise en échec et lui a valu réprimande. A chaque fois, Pennelle encaisse. Il sait jouer de l’échine. Enfin, pour ses supérieurs.
Edito
Avec la piétaille lepéniste – cadres non élus, militants –, l’homme est réputé dur, cassant, trop exigeant. «Il est mauvaise langue, menteur, lèche-cul comme c’est pas permis», résume Jean-Patrick Fillet, ancien conseiller régional frontiste. Sa popularité auprès de la base est médiocre : il est arrivé en 32e posit