Vilipendée par la France insoumise qui imagine le PS se faire «rouler dans la farine» par Sébastien Lecornu, contestée en interne par une poignée de députés qui ont annoncé qu’ils voteraient la censure… la ligne portée par le Parti socialiste face au gouvernement connaît des secousses depuis que Boris Vallaud a annoncé faire «le pari risqué» du débat parlementaire, et donc, de la non-censure du gouvernement, en échange d’une suspension de la réforme des retraites jusqu’en janvier 2028.
De quoi encourager le président des députés roses à rappeler dans une interview à l’Humanité ce mercredi que non, le PS «pas changé» et que la «victoire obtenue» avec la suspension du recul de l’âge de départ à 64 ans («la plus grande victoire d’un mouvement social depuis le CPE») ne l’empêche pas d’être «toujours pour l’abrogation la réforme des retraites».
«Nous avons fissuré le dogme macroniste, maintenant on pousse»
Le député réfute par ailleurs les procès en naïveté qui lui sont faits, encore plus après que le PS a donné sa confiance à François Bayrou, en vain, en janvier dernier. «Instruits de cette expérience, si on se fait balader, on enverra tout balader, prévient le Landais. Nous avons déjà censuré un gouvernement sur le budget, nous pouvons le refaire.»
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Le troisième homme du congrès du PS se montre même volontiers combatif. Alors que les insoumis craignent que la suspension de la réforme des retraites ne puisse exister que dans un projet de loi de financement de la sécurité sociale austéritaire, il assure : «Il n’y a jamais eu aucun engagement à voter le budget, nous irons nous battre article par article. Nous pouvons sanctionner le gouvernement à tout moment dans le débat budgétaire.»
Citant son ambition de proposer la taxe Zucman à l’Assemblée et assurant que les liens avec les «partenaires de gauche restent constants» malgré le choix des écologistes et des communistes de voter la censure choix de la censure, il estime au contraire que la suspension de la réforme des retraites valide la stratégie du PS : «Nous avons fissuré le dogme macroniste et maintenant qu’on a introduit le pied de biche, on pousse.»