Deux longues minutes de gêne. Nous sommes lundi soir sur le plateau de TF1, dans la première grande émission présidentielle de cette fin de campagne. Quatre des huit candidats (sur les douze en lice pour le premier tour du scrutin d’avril) ont déjà conclu leur prestation dans ce non-débat. Chacun s’est «vendu» en se montrant dans son rôle, offrant une sorte de mise en bouche de son programme, avec les grandes lignes et des promesses. Quand arrive le tour d’Eric Zemmour.
Costume bleu sombre, l’homme s’avance sur la scène et se tient immobile, les jambes arrimées au sol pour éviter qu’elles ne flanchent, les bras ballants et le dos voûté, dans une mollesse étrange. Il a ôté les petites lunettes rondes qui le suivent et qui glissent tout le temps de son nez depuis qu’il s’est déclaré et se donne des allures. Peut-être cherche-t-il à se rendre authentique. Il a l’air épuisé. Le cou est rigide, les yeux fixent le public, quelques personnes assises en contrebas et, depuis le poste de télévision, on a l’impression qu’il regarde le sol.
La séquence est catastrophique. Zemmour, qui s’est présenté avec l’idée de se trouver une crédibilité tout en gardant son image de «politicien non professionnel» censée lui garantir l’excuse de ses nombreux ratés depuis des semaines, enchaîne l