Il a sorti sa plume, peut-être dans l’espoir de se trouver quelques alliés, à la veille d’une journée de mobilisation du 18 septembre qui s’annonce massive. Sébastien Lecornu a adressé ce mercredi soir une lettre aux près de 35 0O0 maires de France, selon les informations de France Info, un message «de soutien et de volonté» dans lequel il leur promet «une plus juste reconnaissance».
«Le sens du devoir»
A six mois des élections municipales, le nouveau Premier ministre sans gouvernement brosse les élus dans le sens du poil. «Je mesure, pour bien les connaître, écrit l’ancien maire de Vernon, dans l’Eure, les difficultés des missions qui vous sont confiées. Alors que la fin de votre mandat approche, débuté dans l’épreuve pandémique du Covid-19, je veux vous remercier pour votre engagement aux côtés de nos concitoyens.»
Dans ce courrier que les élus locaux devraient recevoir dans leurs boîtes mails, Sébastien Lecornu tente de se faire l’écho de leurs inquiétudes, face aux violences qui les ciblent de plus en plus. «Les Françaises et les Français attendent beaucoup de leurs élus, locaux comme nationaux. Ces attentes se transforment parfois en colère et je veux vous remercier d’y faire face chaque jour avec l’empathie et le sens du devoir qui caractérisent celles et ceux qui s’engagent.»
Pour finir, le Premier ministre fait quelques promesses, bien que relativement floues. D’abord, celle de reconnaître davantage l’engagement des maires : «Notre appui, écrit-il, devra se matérialiser par une plus juste reconnaissance de votre engagement comme agents de l’Etat, que je souhaite inscrire dans les textes budgétaires pour 2026.»
«Un grand acte de décentralisation»
«Je souhaite également que puisse aboutir, avant les élections municipales, la loi portant création d’un statut de l’élu local, afin de reconnaître votre engagement au service de nos concitoyens», ajoute Lecornu, avant de promettre à nouveau «un grand acte de décentralisation», qui sera, assure-t-il, «bientôt présenté devant le Parlement pour définir précisément la compétence de chacun et éviter la dilution des responsabilités. Tout ceci afin de garantir un service public efficace, de proximité et adapté aux besoins de nos concitoyens et aux exigences de nos finances publiques».
Le chef du gouvernement «devra préciser ses intentions en menant une véritable concertation avec l’ensemble des associations d’élus», a réagi auprès de l’AFP Sébastien Martin, président d’Intercommunalités de France, selon qui «le pays pourrait être mieux géré en décentralisant certaines compétences aujourd’hui mal gérées par l’Etat, comme MaPrimeRenov». «Intercommunalités de France sera attentive à ce que les équilibres trouvés au sein du bloc local ne soient pas perturbés et que les élus locaux gardent leur capacité d’agir dans le cadre du budget 2026», a-t-il ajouté.
Président de l’Association des maires de France, David Lisnard a quant à lui salué une «volonté de dialogue entre l’exécutif et les maires», et appelé à «une vraie loi de décentralisation». A condition, a ajouté l’édile LR de Cannes, «qu’il y ait un gouvernement et qu’il y ait une majorité parlementaire pour la voter».