Une barrière en métal installée devant ce commissariat du XVe arrondissement de Paris, pour créer deux files d’attente. L’une est vide, l’autre accueille une dizaine de personnes qui patientent sous le soleil éphémère mais tapant de mercredi 12 juin : aux côtés de quelques jeunes, des électeurs plus âgés sont venus effectuer leurs demandes de procuration en vue des élections législatives anticipées des 30 juin et du 7 juillet. Entre lundi et mardi, un peu plus de 63 000 procurations ont été validées, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
Dans la file d’attente, il y a Claude, 73 ans, papiers d’identité à la main. Il n’y a pas trop d’attente, elle est la prochaine à franchir le pas du commissariat parisien. Tant mieux car, aujourd’hui, cette retraitée est préoccupée par un sentiment d’urgence : «La situation est grave. Le pays est divisé en deux. Avec Marine Le Pen, je m’inquiète notamment du racisme en France.» Cette ancienne directrice de société est également hantée par la culpabilité. Elle «regrette de