«Ça me fait tout drôle de refaire une interview sur la Nouvelle-Calédonie», se réjouit Jean-Luc Mélenchon à la fin de son entretien avec Libé. Le sujet le ramène à l’époque blouson de cuir et bouc de socialiste, où, sénateur en Essonne, l’actuel candidat insoumis à la présidentielle s’était fait le relai ardent du combat indépendantiste en métropole. Multipliant les navettes là-bas (un périple odysséen à l’époque) et les tribunes enflammées au palais du Luxembourg. «Pour nous autres, socialistes, ce fut notre dernière flamboyance», se rappelle cet ancien proche du président Mitterrand, mélancolique.
A la veille du troisième et dernier référendum d’autodétermination de l’archipel prévu par l’accord de Nouméa de 1998, Jean-Luc Mélenchon revient sur ce dossier calédonien. Il s’étonne de la volonté du gouvernement de maintenir le scrutin de dimanche alors même que les indépendantistes ont annoncé qu’ils n’y participeraient pas. Et annonce la tenue d’un congrès général des territoires éloignés et ultramarins s’il est élu.
Le dernier référendum prévu par l’accord de Nouméa doit se tenir dimanche, malgré le refus des indépendantistes d’y participer. Comment expliquez-vous la décision du gouvernement de le maintenir ?
J’ai du mal à comprendre. Qui a eu à traiter ce dossier sait qu’il se manie avec d’infinies précautions. Nous sommes passés à deux doigts d’une guerre civile en 1988, à deux doigts d’une indépendance immédiate après la réélection de François Mi