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Libération
Reportage

Journée de campagne dans le Nord avec Jordan Bardella : Aya Nakamura, skinheads et madeleines au chocolat

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Dans un département qui compte désormais sept parlementaires d’extrême droite, la tête de liste du Rassemblement national poursuivait ce samedi 6 avril sa campagne pour les européennes sans prises de risque.
Jordan Bardella en meeting à Lécluse, dans le Nord, le 6 avril. (Stephane Dubromel/Hans Lucas pour Liberation)
publié le 6 avril 2024 à 21h25

Sur le marché de Cambrai, une mauvaise enceinte crache un son d’Aya Nakamura en featuring avec Damso. Derrière l’étal rempli de produits ménagers et de gadgets électroniques, Abdel regarde lentement la cohue s’approcher. Ce samedi, Jordan Bardella se paie un tour de marché dans cette ville moyenne du Nord où la candidate du Rassemblement national (RN) a manqué de quatre cents voix son élection comme députée en 2022. Autour de la jeune tête de liste aux élections européennes et président du parti d’extrême droite frétillent tout de même cinq des six députés du département, plus un sénateur, élu en septembre.

Abdel ne les observe pas avec hostilité. «La France, elle est foutue, nous, on est pour ceux qui veulent travailler, la France n’est plus comme avant», attaque-t-il d’emblée. D’Aya Nakamura, il n’a jamais entendu parler. Pas plus que des propos racistes de Marine Le Pen, sur France Inter, qui a considéré que la possibilité de faire chanter l’artiste franco-malienne en cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques revenait à «humilier le peuple français», «qu’elle ne chante pas français», et «ne chante d’ailleurs pas étranger non plus, elle chante on ne sait pas quoi». Raciste, Le Pen ? «C’est Dieu seul qui juge», répond Abdel. Et puis «il faut pas croire qu’elle va d