Une primaire ? La droite a enterré le mot, mais s’apprête à ressusciter la chose. Rassemblés mardi, cinq de ses possibles candidats ont acté les grandes lignes d’une méthode de départage. Si elle est appliquée, il s’agira bien d’une «primaire», malgré les réticences d’une partie de l’appareil qui y voit un facteur de querelles et une cause de sa défaite en 2017.
Dans le salon privé d’un hôtel parisien, les prétendants Michel Barnier, Philippe Juvin, Valérie Pécresse, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez se sont entretenus avec le président du parti Les Républicains (LR), Christian Jacob, le président du Sénat Gérard Larcher et le maire d’Antibes Jean Leonetti, chargé de plancher pendant l’été sur le moyen de désigner le champion de la droite. Un homme manquait pourtant à table : le président des Hauts-de-France et ex-LR, Xavier Bertrand, qui s’est déjà déclaré candidat.
«Rassemblement autour d’un seul candidat»
Les participants se sont engagés à «respecter une règle commune» permettant, en fin de compte, «le rassemblement autour d’un seul candidat», selon un communiqué de LR. Le texte explique ensuite que, faute de candidat évident au 25 septembre, les adhérents du parti seront invités à approuver le mode de départage des concurrents, pour une désignation prévue début novembre.
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Deux précisions néanmoins : les participants à ce «processus de sélection» devront présenter un nombre de parrainages égal à «50 % de ce qui est exigé pour l’élection présidentielle», soit 250 signatures d’élus : même pour un parti encore bien doté au niveau local, la barre est haute, et sera difficile à franchir pour les moins connus des candidats. Deuxième règle déjà posée : le processus sera «ouvert à l’ensemble des militants et sympathisants de la droite et du centre», et non pas réservé, donc, aux seuls adhérents de LR. Bref, sans le dire, sans même utiliser le terme de «primaire», c’est bien vers un tel exercice que se dirige désormais la droite – si elle n’a rien tranché avant la rentrée.