C’est l’électorat le plus courtisé de France. D’Emmanuel Macron à Eric Zemmour, en passant par Marine Le Pen et le futur candidat LR, quatre candidats majeurs de la présidentielle se disputeront l’intérêt des Français de droite, perçus comme la clef du scrutin. Affaire de nombres, d’abord : selon le Centre d’études politiques de Sciences-Po, en février, environ quatre électeurs sur dix se situaient spontanément à droite ou à l’extrême droite, contre 17 % au centre, et 24 % à gauche. Ce taux n’a fait qu’augmenter depuis 2017, même si cette «droitisation» ne s’exprime pas avec la même ampleur selon les enjeux. Affaire d’opportunité aussi, avec le déclin de LR comme point d’attache évident de l’électeur de droite : désaffiliée, une bonne partie de ce public est aujourd’hui disponible pour des offres concurrentes – comme celle que vient de lancer l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, ancien membre du parti Les Républicains (LR).
Les témoignages d’électeurs de droite recueillis par Libération témoignent de ce désarroi, à cinq semaines de la désignation du candidat de LR par les adhérents du parti. Peu ou pas d’enthousiasme chez ces sympathisants, éprouvés par dix ans d’opposition, de guerre des chefs et d’équivoque idéologique. Mieux placé des prétendants dans les sondages, Xavier Bertrand n’est pas assuré