Comment ne pas comprendre, à l’issue des deux jours d’audition de Marine Le Pen qui se sont achevés mercredi 6 novembre devant le tribunal correctionnel de Paris, que la dirigeante d’extrême droite ne pouvait pas ne pas savoir ? Dans l’affaire des assistants parlementaires fictifs du RN, jugée jusqu’à la fin du mois, ce ne sont pas les petites mains qui décidaient, ni les cadres, encore moins les eurodéputés, des collaborateurs souvent obéissants et discrets, bien contents de bénéficier d’une obole, peu importe qu’il s’agisse d’argent public européen. Dans un parti où tout n’existe que par et pour la «patronne», comment ce qui se trame en interne aurait-il pu subsister sans son aval et sa parfaite connaissance du système mis en place ? Puisque, au bout du compte, les automatismes frontistes, qui consistaient à l’époque à prospérer aux dépens de l’Union européenne, n’ont jamais servi qu’aux ambitions politiques de Marine Le Pen.
La triple candidate à la présidentielle l’a démontré au cours de ce procès. Par sa présence quasi continuelle lors des débats, qui a semblé parfois terrifier certaines personnes renvoyées avec elle, par son aisance à défendre la cause de son parti à la barre, par sa connaissance parfaite du dossier. Le gouffre qui l’a séparée pendant ces semaines de ses co-prévenus a souvent saut