Un mauvais air d’automne 2021 flotte autour de Jordan Bardella. Pas celui de la précampagne présidentielle de Marine Le Pen, morne et plombée par les mauvais scores des régionales et les tensions internes à son parti. Plutôt celle d’Eric Zemmour, avec son emballement médiatique, ses sondages dithyrambiques et cette impression d’engouement, partagée par un certain establishment comme par les franges plus radicales de l’extrême droite. A 28 ans, la tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes paraît marcher sur l’eau au moment de lancer officiellement sa campagne européenne, dimanche 3 mars à Marseille. Un dernier sondage BVA pour RTL, cette semaine, le hisse sur la barre des 30 %, près de douze points devant la candidate macroniste Valérie Hayer, que le matamore des plateaux ne daigne pas affronter en duel télévisé. «Je débattrai avec les responsables de la majorité. […] Je n’ai qu’un seul adversaire dans ces élections européennes, c’est Emmanuel Macron, c’est même pas Gabriel Attal qui a disparu depuis quelques heures», plastronne-t-il en ne se privant pas de rappeler que le Premier ministre a été présenté lors de son entrée à Matignon comme «une arme anti-Bardella». Le président du RN ne touche plus terre et rien n’est fait pour qu’il redescende de sitôt.
Surtout pas dans son