Comme cela ne semble pas aller de soi, deux grands panneaux bien en évidence au siège du RN permettent de le rappeler : le Rassemblement national est «la seule opposition à Macron» pour les législatives de juin. Après deux semaines de vasouille au cours desquelles Marine Le Pen a comme disparu de la scène politique, le parti d’extrême droite entend récupérer sa place, chipée par un Jean-Luc Mélenchon en première ligne face au président de la République. Ou, plutôt : il fait mine de le vouloir. Car, dans les faits, telle n’est pas vraiment l’impression donnée par la finaliste malheureuse.
Sortie de ses vacances médiatiques post-second tour, la patronne du RN s’est fendue d’un 20 heures, mardi soir, sur TF1, pour y soutenir que «la logique des institutions veut que le président de la République ait une majorité – tous ceux qui racontent autre chose racontent des fables». Un enthousiasme modéré, pas vraiment de nature à mobiliser un électorat déjà enclin à bouder les urnes hors scrutin présidentiel – en 2017, les dix millions de bulletins lepénistes au second tour avaient accouché d’un peu moins de tro