En ce samedi matin, le marché de Marsillargues, commune de petite Camargue, se révèle désespérément clairsemé. Mais il en faudrait plus pour décourager Frédéric Bort, 47 ans : déjà vieux routard de la politique, le dissident RN se présente du «camp national» : «C’est moi le candidat historique de Marine ici, mais on me balance un Parisien sur la gueule», lance-t-il en tendant un tract à la gérante d’un camion à paella. Avant d’en rajouter une petite louche : «Mon arrière-grand-père à moi était de Marsillargues.»
Dans cette 9e circonscription de l’Hérault, qui s’étend sur l’est du département, «on boit du pastis et on aime la tauromachie», aime à rappeler Frédéric Bort, qui joue à fond la carte du terroir pour faire oublier qu’il manque dans son jeu un atout de poids : le logo du RN. Victime collatérale des accords entre Ciotti et Bardella, ce conseiller régional RN n’a pas été investi par son parti. Alors, quitte à se faire exclure, il se lance seul, dénonçant les «parachutages des fonds de tiroir ciottistes» : «On ne veut pas se faire voler l’élection par un Parisien qui vient ici pour se faire bronzer le cul le dimanche. On n’est pas une colonie.»
«Dans l’Hérault, entre RN et Reconquête, on a fait 41 %»
A ses côtés s’active sa suppléante, Maya Bouisset, 23 ans. Cette tireuse sportive est élue au conseil national de Reconquête et responsable de Génération Zemmour Occitanie. Son pacte avec un RN dissident n’a pas déplu, dit-elle aux cadres de Reconquête : «Ils ont trouvé ma démarche légit