Un élu d’extrême droite de moins. Le député sortant Arnaud Sanvert, encarté au Rassemblement national, a été sèchement battu par l’ex-LR Sébastien Martin dimanche 25 mai lors d’une élection législative partielle en Saône-et-Loire. Le candidat de droite, président du Grand Chalon, a recueilli 58,6 % des voix, contre 41,4 % pour Sanvert, dont l’élection en 2024 avait été invalidée pour irrégularités de comptage.
L’échec d’Arnaud Sanvert ne change pas la configuration à l’Assemblée nationale. L’invalidation de son élection, en mars, avait déjà été entérinée, amputant le Rassemblement national d’un siège, à 123 sur 577 députés.
Elu grâce au barrage républicain
«Je serai un député libre car les seuls à qui je dois quelque chose dans cette élection, ce sont les habitants de cette circonscription», a fanfaronné Sébastien Martin dans un message transmis à l’AFP. L’homme politique, également vice-président du département, a cependant promis de rejoindre les Républicains, même s’il n’a pas renouvelé sa carte de membre du parti.
Il a en outre immédiatement reçu les «félicitations» de Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée, dont LR fait partie. «Tout le groupe Droite républicaine est fier de t’accueillir», a ajouté Laurent Wauquiez, tout récemment battu à la présidence des Républicains par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Le succès de Sébastien Martin confirme ce qu’il avait qualifié durant l’entre-deux-tours d’«engouement» pour la droite après les victoires de LR à de récentes partielles et la poussée dans les sondages de Bruno Retailleau en tant que chef du parti. Il faut dire que Sébastien Martin a surtout profité d’un large front républicain, l’ensemble de ses opposants de droite et de gauche ayant appelé à «faire barrage» au Rassemblement national.
Une gauche divisée
Arnaud Sanvert, ancien veilleur de nuit de 41 ans fier de sa modeste formation, l’avait emporté facilement l’an dernier à la faveur d’une triangulaire l’opposant à l’insoumise Fatima Kouriche, candidate de l’union de la gauche, et au très droitier maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret. Ce dernier avait alors refusé de se désister dans le cadre du front républicain.
Cette fois-ci, Sanvert était dans un duel face à la droite seule, configuration moins avantageuse pour lui. La gauche, divisée, n’avait en effet pas pu se hisser au second tour, la LFI Fatima Kouriche ne recueillant que 8,2 %, soit près de trois fois moins qu’au premier tour de 2024 (23 %), pâtissant largement de la «dissidence», selon elle, du Parti socialiste, qui a présenté un candidat. Ce dernier, Clément Mugnier, avait obtenu un surprenant 17 %, sans que cela soit suffisant pour pouvoir se maintenir au second tour.
Il avait appelé au front républicain face au RN, tout comme Karima Kouriche et l’autre candidate ex-LR, la maire de Montceau-les-Mines, Marie-Claude Jarrot, qui avait recueilli 12 % au premier tour.
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Eric Ciotti, ex-président de LR rallié au RN venu mercredi soutenir le candidat d’extrême droite Arnaud Sanvert, avait qualifié d’«alliance de la honte» le front républicain formé contre le RN, accusant Sébastien Martin d’être un soutien d’Emmanuel Macron.
Sébastien Martin, qui avait obtenu 25,6 % au premier tour, a semble-t-il réussi à rallier les suffrages sur sa figure beaucoup plus consensuelle. Souvent surnommé «bébé Perben» pour avoir travaillé pour Dominique Perben (UMP), quand celui-ci était député-maire de Chalon avant de devenir ministre de la Justice puis des Transports, Sébastien Martin est un notable de droite de 47 ans, qui a fait quasiment toute sa carrière en tant que conseiller et collaborateur de responsables de droite.