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Scrutin

Législative partielle en Saône-et-Loire : un duel entre la droite et l’extrême droite au second tour

Le candidat du Rassemblement national, Arnaud Sanvert, est sorti en tête (32 %) du premier tour dimanche 18 mai. Il est talonné par l’ex-LR Sébastien Martin (25,60 %). La gauche, désunie, a été éparpillée.
Le député sortant RN Arnaud Sanvert (à gauche) est arrivé en tête de cette législative partielle, devant l'ex-LR Sébastien Martin (à droite). (Montage d'après /Hans Lucas.Sipa)
publié le 19 mai 2025 à 9h50

Le duel du deuxième tour en Saône-et-Loire se jouera à droite. Le député RN sortant, Arnaud Sanvert (31,92 %), est arrivé en tête du premier tour dimanche 18 mai de la législative partielle du département de Bourgogne-Franche-Comté. Il est talonné par le vice-président du département, l’ancien LR Sébastien Martin (25,60 %). «J’appelle maintenant au rassemblement des forces du territoire pour avoir un député vraiment utile pour cette circonscription», a réagi le candidat de droite, alors que l’ancien député du Rassemblement national a appelé à la mobilisation «face à un candidat d’Emmanuel Macron». L’élu d’extrême droite avait vu son élection de juillet 2024 être invalidée à la suite d’irrégularités de comptage.

Contrairement au scrutin de l’an dernier, la gauche partait divisée : candidate de l’union de la gauche en 2024, deuxième au second tour avec plus de 31 % des voix, l’Insoumise Fatima Kouriche, qui se présentait cette fois-ci sous l’étiquette LFI, a vu son score s’effondrer avec seulement 8,2 %. A l’inverse, le néophyte socialiste Clément Mugnier a surpris en arrivant à la troisième position avec près de 17 % des suffrages. Un résultat toutefois insuffisant pour se qualifier au second tour, marquant une nouvelle défaite pour la gauche à des législatives partielles ces dernières semaines.

Deux candidatures à droite

A droite, le président de l’agglomération de Chalon, Sébastien Martin, n’était pas officiellement investi par LR mais il avait derrière lui les cadres locaux ainsi que le président du département, André Accary, et le maire très droitier de Chalon, Gilles Platret. Le candidat n’avait pas repris sa carte après le ralliement d’Éric Ciotti au RN mais il voulait croire au sursaut de la droite, forte de trois victoires récentes lors d’élections partielles du parti désormais présidé par Bruno Retailleau. Il se revendique comme «l’unique candidat de la droite et du centre» mais une autre ancienne LR est en lice : la maire de Montceau-les-Mines, Marie-Claude Jarrot, qui a rallié le parti Horizons d’Edouard Philippe, n’a pas suffisamment convaincu, obtenant 12,47 % des voix. L’ex-député macroniste, Louis Margueritte, devenu directeur adjoint du cabinet de François Bayrou à Matignon, après avoir été battu en 2024 par le RN, lui avait apporté son soutien.

A l’extrême droite, le sortant RN, Arnaud Sanvert, était concurrencé par un prétendant des Patriotes (formation de l’ex-FN Florian Philippot) et un autre du Parti de la France, que poursuit en justice Sanvert pour s’annoncer sur son bulletin de vote comme «Rassemblement de la droite nationale», entretenant ainsi la confusion avec le parti de Marine Le Pen. «Notre mouvement n’a cessé de progresser» en Saône-et-Loire, avait rappelé Jordan Bardella, le président du RN, venu soutenir son candidat à Montceau-les-Mines, ex-bastion rouge largement passé à l’extrême droite. Trois des cinq circonscriptions du département ont choisi le RN ou ses alliés en 2024.

Arnaud Sanvert, ancien réceptionniste de nuit de 41 ans, avait été élu avec neuf points d’avance au second tour (40,57 %), profitant largement d’une triangulaire. Outre Fatima Kouriche (LFI), le candidat de la droite, Gilles Platret, qui a un temps flirté avec l’extrême droite, avait exclu de se désister alors que Louis Margueritte avait, lui, respecté le front républicain.