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Libération
Reportage

Législatives 2024: à Libourne, l’extrême droite grignote la forteresse de gauche

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Dans la 10e circonscription de Gironde que la social-démocratie tient depuis 2012, le RN est arrivé premier avec 43 % des voix. Le candidat de gauche, en troisième position, a annoncé son désistement et appelle à voter pour le sortant, ex-PS passé chez Macron.
Une affiche de campagne du RN près de la mairie de Libourne le lundi 1er juillet. (Thibaud Moritz/Libération)
par Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux
publié le 1er juillet 2024 à 21h14

Il y a ceux qui sont «à peine surpris». Ceux pour qui les résultats sont «un choc complet». D’autres encore qui ont du mal à contenir leur «joie». Au lendemain de l’annonce des résultats des législatives, les réactions sont à l’image des scores à Libourne (Gironde). Profondément divisées. Dimanche soir, dans cette commune d’environ 25 000 habitants à 45 kilomètres à l’est de Bordeaux, connue notamment pour héberger le secrétariat du Père Noël et acquise à la gauche socialiste depuis la fin des années 80, le candidat Renaissance Florent Boudié (33,20 %) est arrivé en tête au coude à coude avec la candidate du Rassemblement national, Sandrine Chadourne (33,05 %). En seulement deux ans, le parti xénophobe et eurosceptique de Jordan Bardella et Marine Le Pen a progressé de quinze points. Un coup dur pour cette petite ville du Sud-Ouest qui connaît pourtant un regain d’attractivité depuis le début des années 2020 grâce, soulignent ses habitants à «sa taille humaine», «son hôpital et ses commerces», ou encore «ses prix immobiliers plus accessibles», «à seulement trente minutes de Bordeaux en train».

A l’échelle de la circonscription, la 10e de Gironde, le scrutin est encore plus tranché, témoin des disparités sociales qui existent entre les espaces ruraux et urbains. Le RN culmine avec plus de 43 % des votes, loin devant Florent Boudié (29,96 %). En troisième position, Pascal Bourgois (24,29 %), du Nouveau Front populaire, n’est pas complèt