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Législatives 2024 : en cas de triangulaire, qui fera quoi ?

Elections législatives 2024dossier
Après les résultats du premier tour des élections législatives, qui ont placé le RN largement en tête, toutes les composantes du Nouveau Front populaire annoncent se retirer des circonscriptions où leur maintien peut profiter à l’extrême droite. Le bloc macroniste appelle également à faire barrage au RN, alors que LR refuse de se prononcer.
Dans un bureau de vote, ce dimanche 30 juin à Lille (Stephane Dubromel/Hans Lucas pour Liberation)
publié le 30 juin 2024 à 22h52

Le risque d’une majorité absolue du Rassemblement national (RN) se renforce après l’arrivée en tête au premier tour du parti d’extrême droite. Le RN devrait être présent dans des configurations de triangulaires, pour le second tour dimanche prochain, dans entre 285 et 315 circonscriptions (selon l’institut Ipsos). L’issue de ces législatives dépendra de la décision des autres partis de «faire barrage» ou non à l’extrême droite. Au cours de la soirée, les différents chefs de partis se sont prononcés, avec plus ou moins de clarté, sur leurs consignes pour le second tour. Revue de détails des positions des uns et des autres.

La France Insoumise (LFI)

Après l’annonce des résultats du premier tour des élections législatives, ce dimanche 30 juin, la gauche a envoyé un message clair : tout faire pour éviter que Marine Le Pen et Jordan Bardella disposent d’une majorité. «Pas une voix, pas un siège de plus pour le RN», a déclaré ainsi Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de La France insoumise (LFI), quelques minutes après 20 heures. «Conformément à nos principes et à nos positions constantes dans toutes les élections, nulle part nous ne permettrons au RN de l’emporter, et c’est pourquoi nous retirerons notre candidature» dans les circonscriptions où le RN est arrivé premier et LFI troisième, a-t-il ajouté.

Le Parti communiste français (PCF)

Dans un communiqué, le Parti communiste français (PCF) affirme lui aussi que chaque candidat communiste arrivé en troisième position se désistera «pour que le candidat républicain le mieux placé ait les meilleures chances de battre l’extrême droite». Le PCF a appelé «à prendre ses responsabilités devant l’histoire», et à voter, pour le deuxième tour, pour un candidat issu «d’un parti républicain».

Parti Socialiste (PS)

Au Parti socialiste (PS), le Premier secrétaire, Olivier Faure, est sur la même ligne. Pour faire front face au Rassemblement national, «la position des socialistes est extrêmement claire : il n’y aura pas, à aucun endroit, de candidat maintenu dès lors qu’il y a un risque de faire élire un candidat de l’extrême droite. Il n’y aura aucune exception», assure-t-il.

Les Ecologistes

Secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier avait déjà annoncé en début de semaine que son parti adopterait pareille stratégie chaque fois que cela serait nécessaire. Elle a appelé à la «construction d’un nouveau front républicain» au second tour des élections législatives, interpellant directement le camp d’Emmanuel Macron. «Il serait incompréhensible que certains continuent à ne pas faire la différence entre la gauche et l’extrême droite», a-t-elle déclaré, appelant les «responsables politiques centristes» au «désistement si vous êtes troisièmes dans les triangulaires, et si vous n’êtes pas qualifiés au second tour, appel à voter pour un candidat qui défende les valeurs républicaines».

Place publique

Raphaël Glucksmann, député européen Place publique, a affirmé que «partout où les candidats qui nous représentent sont arrivés troisième, il y aura désistement face au Rassemblement national et nous appellerons à voter pour celui qui peut le battre, quel qu’il soit». «Il faut faire bloc. Il faut un vote démocrate. Il faut empêcher la France de sombrer. L’unique enjeu est d’empêcher une majorité absolue d’extrême droite», a-t-il déclaré.

Ensemble (macronistes)

Peu avant 22 heures, le Premier ministre Gabriel Attal s’est enfin exprimé et a été très clair dans ses consignes, au contraire du président Emmanuel Macron un peu plus tôt dans la soirée. «Pas une voix ne doit aller au Rassemblement national», a martelé Gabriel Attal depuis l’hôtel de Matignon avant d’annoncer le «désistement de nos candidats dont le maintien en troisième position ferait élire un candidat du RN». «Notre objectif est clair, a-t-il affirmé. Il faut empêcher le RN d’avoir une majorité absolue, et donc de gouverner le pays avec le projet funeste qui est le sien

Dès 20 heures, Emmanuel Macron avait appelé à un «large rassemblement clairement démocrate et républicain» contre l’extrême droite, mais sans préciser les contours de ce «rassemblement».

Horizons

Edouard Philippe, ancien Premier ministre, patron du parti Horizons et allié d’Emmanuel Macron, a de son côté choisi l’ambiguïté en appelant les électeurs à ne soutenir ni «les candidats du Rassemblement national, ni sur ceux de la France insoumise».

Les Républicains

Les Républicains ont annoncé de leur côté ne pas donner de consigne de vote pour le second tour. «Là où nous ne sommes pas présents au second tour, considérant que les électeurs sont libres de leur choix, nous ne donnons pas de consigne nationale et laissons les Français s’exprimer en conscience», a indiqué la direction.

Rassemblement national

«Il nous faut une majorité absolue», a appelé Marine Le Pen, en annonçant sa propre élection comme députée dès le premier tour dans son fief d’Hénin-Beaumont et après l’arrivée largement en tête de son parti, avec 34 % des voix.