Le retournement de situation inespéré dimanche soir a conduit la gauche en tête du second tour des élections législatives, mais aussi de grands fauves politiques dans l’Assemblée nationale. Présidents de partis, ministres, anciens dirigeants… Les têtes d’affiche, reconduites ou de retour après plusieurs années d’absence, seront nombreuses au Palais-Bourbon parmi les 577 nouveaux députés.
Parmi elles, figure l’ancien chef de l’Etat de la République François Hollande. Déjà arrivé en tête du premier tour, l’ex-maire de Tulle a été élu dans la 1re circonscription de Corrèze dimanche, battant Maïtey Pouget (RN) et le député sortant Francis Dubois (LR). Sept ans après son départ de l’Elysée, il devient ainsi le deuxième ancien président de la Ve République à redevenir député, après Valéry Giscard d’Estaing en 1984. «Je ne serai pas un député comme les autres, c’est sûr», a concédé François Hollande après l’annonce des résultats.
A gauche, François Ruffin et des «purgés»
Et l’ex-locataire de l’Elysée n’est pas la seule figure de la gauche à retrouver les bancs de l’Assemblée. François Ruffin a lui aussi été réélu à l’issue d’une victoire inespérée au second tour, en devançant la candidate du RN, Nathalie Ribeiro Billet, dans la première circonscription de la Somme.
Le chef du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud, sauve également son siège dans la troisième circonscription des Landes face à un candidat RN. Tout comme le député sortant Jérôme Guedj, dans la sixième circonscription de l’Essonne, ainsi que l’ex-ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, qui est parvenu à s’imposer malgré une triangulaire difficile dans la 7e circonscription des Yvelines.
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«Les investitures à vie n’existent pas», s’était justifié Jean-Luc Mélenchon après l’exclusion de plusieurs députés sortants de la France insoumise. A sa grande surprise, plusieurs candidats «purgés» ont pourtant été réélus ce dimanche. Parmi eux : Alexis Corbière, qui a réussi à battre la candidate du NFP, Sabrina Ali Benali, dans la septième circonscription de Seine-Saint-Denis. Tout comme Danielle Simonnet, qui l’a (très) largement emporté face à Céline Verzeletti dans la quinzième circonscription de Paris.
Ils retrouveront de nombreux camarades élus dès le premier tour, comme une autre insoumise en rupture, Clémentine Autain, ainsi que des membres du noyau dur de LFI Manuel Bompard et Mathilde Panot. Autres députés depuis dimanche 1er juillet : le patron des socialistes, Olivier Faure, et l’écologiste Sandrine Rousseau.
Une myriade d’anciens ministres pour le camp présidentiel
Dans le camp présidentiel aussi, plusieurs personnalités de premier plan seront présentes dans l’hémicycle. A commencer par une ribambelle de ministres, anciens et actuels. Dimanche soir, l’ex-cheffe de gouvernement Elisabeth Borne a été réélue dans la sixième circonscription du Calvados, battant son adversaire d’extrême droite, Nicolas Calbrix. Devancée lors du premier tour, l’ancienne locataire de Matignon a finalement bénéficié des reports de voix, après le désistement du jeune militant LFI, Noé Gauchard.
Son successeur, Gabriel Attal, a lui aussi été réélu dans son fief de la dixième circonscription des Hauts-de-Seine, en battant largement la candidate du NFP, Cécile Soubelet. S’il a annoncé qu’il présenterait sa démission à Emmanuel Macron ce lundi 8 juillet, le Premier ministre pourra au moins se réconforter en restant à l’Assemblée nationale. Il croisera sur les bancs du Palais-Bourbon, Gérald Darmanin, qui a remporté un quatrième mandat dans la dixième circonscription du Nord.
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A leurs côtés, ils retrouveront le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, qui se présentait pour la première fois à une élection nationale et a été confortablement élu dans la neuvième circonscription des Hauts-de-Seine. Mais aussi la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot, la ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes Aurore Bergé ou encore la ministre déléguée à l’Agriculture, Agnès Pannier Runacher.
Autre soulagement dans le camp présidentiel : Yaël Braun-Pivet, la présidente sortante de l’Assemblée nationale, conserve elle aussi son siège, victorieuse d’une triangulaire. Tout comme Eric Woerth, ex-ministre du Budget de Nicolas Sarkozy qui était pourtant en grand danger dans la quatrième circonscription de l’Oise face au candidat d’extrême droite Mathieu Grimpert.
Pour les Républicains, plusieurs retours
Du côté des Républicains et de leurs alliés divers droite, la chute est moins violente que prévu. Malgré la scission dans le parti, ils obtiennent 68 sièges et conservent de nombreux députés sortants grâce aux désistements. Parmi eux : leur président de groupe, Olivier Marleix, qui a battu le candidat du RN Olivier Duboi. Laurent Wauquiez a lui aussi été élu dans son fief de la première circonscription de la Haute-Loire. Devançant son adversaire du RN, l’ancien maire du Puy-en-Velay retrouve le siège qu’il avait laissé en 2017.
Après avoir pris ses distances avec un parti fracturé, Aurélien Pradié, l’ex-numéro 2 des Républicains, sera également de retour sur les bancs de l’Assemblée nationale, reconduit dans son fief du Lot. Eric Ciotti, le (très) contesté patron des Républicains, peut quant à lui se targuer d’avoir remporté la première circonscription des Alpes-Maritimes, devançant Olivier Salerno (NFP) et Graig Monetti (Ensemble).
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Côté RN aussi, la triple candidate à la présidentielle Marine Le Pen l’avait emporté dès le 30 juin, dans la onzième circonscription du Pas-de-Calais. Tout comme le député Julien Odoul, mais aussi le vice-président du parti d’extrême droite Sébastien Chenu.
Pas de doute, cette 17e législature sent la poudre. Plusieurs personnalités – à l’image de Marine Le Pen, François Ruffin ou encore Laurent Wauquiez – sont pressenties pour être candidates à l’élection présidentielle de 2027. Avec à n’en pas douter des débats agités à l’Assemblée nationale.