Invité sur France Inter ce lundi 17 juin, premier jour de la campagne officielle des législatives anticipées, Lionel Jospin s’est fait le chantre du rassemblement à gauche, en dépit des divisions. «En rassemblant dans un ensemble, il y a une perte, relative, je la comprends, a commencé l’ancien Premier ministre, comme une adresse à certains camarades socialistes qui goûteraient peu l’alliance avec les insoumis. Mais il faut se dire : qu’est-ce qui est essentiel ? Il est essentiel, dans le prochain parlement, qu’il y ait une force de gauche suffisamment forte pour résister.»
Pour appuyer son propos, Lionel Jospin se livre à de savants calculs, montrant que «l’ensemble PC, PS, Ecologistes, Place Publique» pèse «297 candidats contre 229 pour la France insoumise». «L’idée qu’il y aurait une soumission alors qu’il se produit une inflexion, y compris dans le contenu de l’accord, je pense que ces analyses sont fausses», dit le locataire de Matignon de 1997 à 2002 puisant dans son histoire politique personnelle : «Je sais ce qu’est la division», dit-il sombrement, rappelant qu’elle lui a coûté l’accès au second tour de la présidentielle en 2002. Puis : «Je sais ce qu’est l’unité, c’était la victoire en 1997.»
"Pour la première fois dans l'histoire de la République, un parti d'extrême droite pourrait diriger la France."
— France Inter (@franceinter) June 17, 2024
L'ex-premier ministre socialiste Lionel Jospin s'inquiète de ce "danger" et critique la décision "imprévue, improvisée, non réfléchie" d'Emmanuel Macron.#le710inter pic.twitter.com/0wSCkxjFVC
L’ancien Premier ministre est aussi revenu plus loin dans le temps : «Pour la première fois dans l’histoire de la République, un parti d’extrême droite pourrait diriger la France. Jusque-là ça n’était arrivé que sous la botte de l’étranger nazi, en 1940, avec le gouvernement du maréchal Pétain.»
Le billet de Thomas Legrand
Dimanche déjà, dans un entretien au Monde, l’ancien Premier ministre socialiste avait apporté son soutien au Nouveau Front populaire («une des digues contre lesquelles peut se briser la vague») et critiqué Emmanuel Macron qui, avec la dissolution, «offre au Rassemblement national l’occasion de briguer le pouvoir». Il s’en était pris «l’arrogance» et «la légèreté» du Président qui «entraîne les Français dans sa précipitation».