Et si c’était lui ? «Jordan ? Je l’adore. Lui au moins, c’est pas un guignol», s’émerveille Caroline, 70 ans, en écarquillant ses grands yeux fardés de bleu. La retraitée déambule joyeusement dans les allées presque vides du marché de Beauvais, ce mercredi 3 juillet, avec une amie. Elle a longtemps voté à droite, glissant lentement à l’extrémité de l’échiquier au rythme de la stratégie de dédiabolisation du Rassemblement national. «On n’est plus au temps de Jean-Marie Le Pen, on a évolué avec Bardella !» assure-t-elle. Et d’ajouter, avec le même sourire franc : «C’est un garçon qui a l’air très équilibré, j’aimerais bien le rencontrer.» En attendant, elle le suit sur Facebook, lit avec assiduité ses publications. Et espère, dès la semaine prochaine, le voir franchir les portes de Matignon.
Elle n’est pas la seule. La 1re et la 2e circonscription de l’Oise, entre lesquelles la commune de Beauvais est divisée, ont toutes deux placé le RN en tête au premier tour des législatives. Près d’un maraîcher, sur la place des Halles, Raphaël, salarié de la RATP, reconnaît avoir fait partie de ces électeurs isariens. «Je ne suis pas raciste, j’aime tout le monde !» croit bon de préciser d’emblée le quinquagénaire. Tout le monde, sauf «les gens qui viennent en France pour faire plein d’enfants et toucher les allocs». Et aussi ceux qui ont