A Arcachon, dans le sud-ouest de la France, trouver un électeur du bassin en bord de plage, en période estivale, au milieu de la horde de touristes, relève de la mission. Pour rencontrer les locaux, décision est prise de bifurquer vers la Ville d’Hiver, un quartier cossu de la cité balnéaire. Bingo ! Au milieu des somptueuses villas arcachonnaises, une brochette d’anciens lézarde au soleil face à un terrain de pétanque, aux abords du parc Mauresque. C’est jour de tournoi.
Jean-François, alias «JF», est l’un des premiers à accepter de parler politique. Dans ce scrutin, le pouvoir d’achat n’est «pas [sa] première préoccupation», affirme-t-il, confirmant notre intuition. Ce qui lui vient plutôt à l’esprit, c’est «le manque de discipline à l’école», «la hausse des incivilités» ou le port du voile dans la rue, «une provocation». Le retraité, ex-importateur de bois, a voté LR au premier tour. Pour le second, ça sera le Rassemblement national. «Mon candidat s’est fait éliminer, c’est ça ou Renaissance. Le choix est vite fait», lâche l’octogénaire, concentré sur son lancer. L’accès au pouvoir d’un parti héritier de la Waffen-SS et du régime de Vichy l’inquiète-t-il ? «Ça ne me réjouit pas plus que ça, mais ce n’est qu’un essai. Au pire, on s’en débarrasse dans trois ans.» Le bouliste fait carreau.
«Le parti de Marine n’a plus rien à voir avec celui de son père»
Enfoncés dans leurs chaises en attendant leur tour, Jacob, 65 ans et Robert, 78 ans, ont fait le choix du RN dès le premier tour. Dans la 8e circons