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Reportage

Législatives : à Gennevilliers, «une tradition de lutte et de mobilisations» qui réussit à la gauche

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La ville des Hauts-de-Seine, où La France insoumise a tutoyé les 53 % lors des européennes, vote historiquement à gauche. Grâce aux réseaux d’entraide, à une histoire engagée et à des discours politiques proches des habitants, estiment élus et militants de terrain.
Louis Aloisio, Claire Fiquet et Thierry Moulin, militants insoumis à Gennevilliers, jeudi. (Marie Rouge/Libération)
publié le 14 juin 2024 à 21h26

A Gennevilliers, la place Jean-Grandel est à peine dérangée par quelques travailleurs qui vont déjeuner ou un gars en maillot de foot et lunettes de soleil sur la tête qui braille de temps à autre. Même les rames vétustes de la ligne du tramway francilien filent sans bruit. Sur la terrasse du Café de la place, trois insoumis du coin nous attendent. On a demandé à les rencontrer pour qu’ils tentent de répondre à cette question : comment expliquer les 52,8 % de la liste LFI de Manon Aubry aux européennes 2024, 40 points devant celle de Jordan Bardella ?

«Une partie du succès de LFI, c’est qu’on donne une image politique différente. Pour beaucoup, c’était chiant, notamment dans les quartiers populaires», commence Thierry Moulin, retraité du secteur de la com. «On prend en compte les choses de manière vraiment radicale par rapport aux réalités de vécus des gens, ça compte», explique Claire Fiquet, ex-cadre dans l’animation socio-culturelle, qui liste la façon dont «les jeunes ont été racisés, maltraités, insultés par les politiques et particulièrement depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron».

Terre historiquement communiste

Ils parlent du programme, des affiches collées la nuit, des tractages devant les écoles ou dans les quartiers populaires. De Jean-Luc Mélenchon aussi. «Combien de fois tu tends un t