Menu
Libération
Reportage

Législatives : à Lyon, la gauche peut rêver de conquête à droite… à condition de dissiper «la peur de Mélenchon»

Article réservé aux abonnés
Ayant toutes les deux fait leurs classes du temps de Gérard Collomb, la socialiste Sandrine Runel et la macroniste sortante Anne Brugnera s’affrontent dans l’ex-circonscription de Raymond Barre. Sous l’arbitrage du RN, toujours en lice.
Sandrine Runel,la canidate socialliste, (au centre), à Lyon en 2023. (Jeff Pachoud/AFP)
par Maïté Darnault, correspondante à Lyon
publié le 5 juillet 2024 à 7h39

«Bonne chance», lance le sympathisant en s’éloignant, avant de faire volte-face sur le passage piéton : «Mais virez Mélenchon !» Sandrine Runel hoche la tête d’un air entendu. Ce jeudi, la socialiste a passé la matinée à tracter pour le Nouveau Front populaire à l’angle du cours Albert-Thomas, à la lisière des IIIe et VIIIe arrondissements de Lyon. Candidate dans la 4e circonscription du Rhône, cette cadre de la fonction publique est adjointe aux solidarités de la majorité municipale pilotée par l’écologiste Grégory Doucet. Et elle pourrait être ce dimanche la bonne surprise de la gauche lyonnaise, en récupérant un territoire traditionnellement ancré à droite et au centre. Dans la capitale des Gaules, les anciens l’appellent la «circo des ministres» car elle fut taillée sur mesure, à l’époque, pour Raymond Barre qui l’accapara durant vingt ans, avant que Dominique Perben ne la patronne le temps d’un mandat.

«Ça va être très serré, il y a un vrai enjeu de basculement», souligne Sandrine Runel, arrivée en tête au premier tour avec 38 % des suffrages, devant la députée sortante Ensemble Anne Brugnera (31 %) et le candidat du Rassemblement national, Yannick Chaumont (près de 18 %). Un score élevé pour l’extrême droite «hyper étonnant» dans un secteur intra-muros à la population relativement privilégiée, que la femme politique impute à la «responsabilité énorme» d’Emmanuel Macron «d’avoir clivé la France à ce point». A l’aune de ce