A la cité des Bosquets, les grandes barres de dix étages délabrées, symboles de ce «ghetto français» de Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, ont laissé place au fil des années à des appartements rénovés. Tenue par un maire de droite à la réputation extrême, la ville est le théâtre d’un affrontement politique pour ces élections législatives. Sur le trottoir, Nadia, 30 ans, un voile noir sur la tête, votera à gauche. «Déjà que c’est un peu compliqué, alors si l’extrême droite passe, ce sera encore plus dur.»
Ce jeudi 20 juin, une petite centaine de militants s’est justement rassemblée devant la mairie de Montfermeil pour «bloquer l’extrême droite» et soutenir Jérôme Legavre, député sortant LFI et candidat du Nouveau Front populaire pour la 12e circonscription de Seine-Saint-Denis. «Ici, on sait ce que c’est le RN, même s’il n’est pas officiellement présent», tacle en public Angélique Planet-Ledieu (PCF). La conseillère municipale d’opposition cible implicitement l’édile de la ville, l’indéboulonnable Xavier Lemoine, le plus sérieux adversaire face à Jérôme Legavre. Passé par l’UMP, les LR et le Parti