A une semaine des législatives anticipées, au «108», ex-chocolaterie devenue depuis 2003 le cœur associatif d’Orléans, le festival d’arts hybrides et de culture numérique Re /Dé}Connecte battait son plein samedi et dimanche. Costumé en elfe drag, Ange, la vingtaine, volontaire en service civique au sein du Groupe Action Gay et Lesbien Loiret (GAGL45), ne cache pas son écœurement face à la possible victoire du Rassemblement national (RN) : «Ça donne envie de vomir», frémit-il. Pirate fardé à moustache, Sovann, salarié du GAGL45, l’appuie : «Ça fait peur évidemment, parce que ces gens-là nient notre existence !» Sovann craint pour l’avenir de l’association, qui dépend de fonds publics pour lutter contre l’homophobie à travers des interventions en milieu scolaire. «On le voit même en lycée professionnel, les jeunes ont plein de questions. Ils sont en demande de dialogue sur la sexualité et le genre. La meilleure façon de vaincre les préjugés, c’est de leur répondre», assure-t-il.
Au 108, malgré l’ambiance festive du week-end, l’inquiétude affleure à tous les étages. D’abord au sein du bureau de l’association qui gère ce paquebot de 5 000 mètres carrés en plein centre-ville, mis à disposition par la mairie, partagé par une cinquantaine de structures associatives mais aussi avec l’école des Beaux-Arts, le centre social du quartier de la Bourgogne et le Secours populaire. 1 500 à 2 000 personnes poussent la porte du «108» chaque semaine. «C’est un lieu pluri