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De justesse

Législatives: à Paris, Stanislas Guerini l’emporte de justesse face à l’écolo Léa Balage El Mariky

Le délégué général de La République en marche jouait son va-tout dans la 3e circonscription de Paris. A l’issue d’un scrutin très serré, Stanislas Guerini l’emporte d’une courte avance face à la candidate de la Nupes Léa Balage El Mariky.
Stanislas Guerini à Paris le 16 juin. (Albert Facelly/Libération)
publié le 19 juin 2022 à 23h34

La Nouvelle Union écologique populaire et sociale (Nupes) avait mis toutes les chances de son côté. Pour affronter Stanislas Guerini dans la 3e circonscription de Paris, séduire tant les électeurs bourgeois des Batignolles que les bobos des Epinettes et les riverains plus populaires des boulevards extérieurs, la gauche unie a misé sur l’écologiste Léa Balage El Mariky. Le profil de cette adjointe au maire du XVIIIe arrondissement était plus consensuel qu’une candidature insoumise dans cette partie de la capitale. Pari perdant : avec 51% des voix, Guerini arrive devant Balage El Mariky au terme d’une campagne à suspense. Le ministre de la Fonction publique sauve à la fois son siège à l’Assemblée, conquis en 2017, et sa présence au gouvernement.

C’est l’écologiste qui était arrivée en tête du premier tour avec 38,66% des voix devant le ministre macroniste (32,51%). Un score important, tempéré par l’absence de réserves de voix évidentes pour la gauche. Guerini, à l’inverse, pouvait espérer piocher dans les 13,16% obtenus par la candidate LR Alix Bougeret, première adjointe au maire du XVIIe arrondissement. Détenue de 2002 à 2017 par la socialiste Annick Lepetit, cette circonscription à bascule a été âprement disputée. Dans l’entre-deux-tours, il était impossible d’entrer dans la station de métro flambant neuve de Pont-Cardinet sans se voir proposer un tract de Guerini ou El Mariky. Les difficultés du ministre reflètent celles de son parti dans la capitale. Après une vague macroniste en 2017 et l’élection de 14 députés sur 18 circonscriptions, la gauche a fini par revenir en force dans ses bastions historiques de l’est et du nord.

Le délégué général de La République en marche depuis 2018, un poste souvent jugé ingrat, a été récompensé en entrant au gouvernement en mai. Il avait suscité une polémique quelques jours plus tôt en soutenant l’investiture par la majorité sortante du conseiller politique Jérôme Peyrat malgré une condamnation récente pour «violences conjugales». Guerini avait défendu un «honnête homme». Les électeurs de la 3e circonscription ne lui en ont pas porté rigueur. Selon la tradition, reprise à son compte par Emmanuel Macron, qu’un ministre battu au suffrage universel ne peut pas conserver son poste, Guerini aurait dû quitter le ministère de la Fonction publique en cas de défaite. Il sera remplacé à l’Assemblée par sa suppléante Caroline Yadan, une avocate en droit de la famille.

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