«C’est pour les législatives, Madame. Vous allez voter dimanche ?» A chaque pas de porte, la même rengaine. Mercredi soir, entre 18 heures et 19h30, une vingtaine de militants de La France insoumise se sont déployés et quadrillent avec efficacité le quartier de l’Alma, à Roubaix. Ils ne viennent pas convaincre, c’est déjà fait, dans une ville où Mélenchon est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle, avec 52,5% des voix. Ils tentent de mobiliser contre l’abstention. La commune est un mauvais élève en la matière, moins de 23% de participation aux dernières municipales, 59% au premier tour de la présidentielle, trois points de moins qu’en 2017. «Il faut aller voir les gens, si on ne va pas vers eux, ils ne vont pas voter», constate Safouane, 32 ans, militant LFI roubaisien de la première heure.
Il insiste sur les dates, à chaque porte entrebâillée : «C’est dimanche, et le dimanche d’après.» Le monsieur âgé hoche la tête : «Oui, je sais.» Sonnette suivante. Dalia, la trentaine, grimace : «Honnêtement, je suis tellement déçue que je ne vais pas aller voter.» Le militant creuse, comprend qu’elle a voté