Charles de Courson n’est pas du genre à se faire du mouron. Dégaine d’inspecteur dans les séries télé des années 90 – long manteau beige et petites lunettes rondes –, le député de 72 ans rassure ses fidèles quand il les croise ce mercredi 3 juillet dans Vitry-le-François, sous-préfecture de la Marne (11 400 habitants) où sa permanence est installée. A ceux qui se disent «écœurés» par les résultats du premier tour dans sa circonscription, malgré les 42,66 % de leur poulain, il leur répond qu’il est «serein» et que dimanche 7 juillet «ça va le faire». «Je pense que le report sera très bon, et puis je mobilise les abstentionnistes. Parlez-en autour de vous», lâche-t-il à un couple, qui lui renvoie du tac-au-tac : «On croise les doigts.»
Les campagnes électorales, le plus ancien député de France y est habitué. Voilà trente et un ans qu’il siège à l’Assemblée nationale sans discontinuer, plus longue série en cours. Soit sept élections remportées à la suite depuis 1993 dans la cinquième circonscription de la Marne. Mais alors qu’il a toujours basculé en tête au premier tour, souvent avec une avance confortable sur son dauphin, quand il n’était pas tout simplement élu directement, Charles de Courson s’est pris le 30 juin de plein fouet une vague brune : le candidat du Rassemblement national est arrivé en tête dans son fief avec 46,99 % des suffrages exprimés. Soi