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Analyse

Législatives : comment le thème de l’antisémitisme s’est imposé dans la campagne électorale

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Elections législatives 2024dossier
La constitution du Nouveau Front populaire a fait de l’antisémitisme, déjà dans les débats des élections européennes, l’un des points centraux de cette nouvelle campagne. Le RN ne manque pas de surfer sur les divisions de la gauche sur le sujet, en se targuant d’être le «bouclier» des juifs français.
Au rassemblement contre l'antisémitisme et les violences sexuelles, sur la place de la Bastille à Paris jeudi. (Denis Allard/Libération)
publié le 21 juin 2024 à 17h15

Un hold-up historique ? Portés par un contexte géopolitique dramatique et favorisé par les errements d’une partie de la gauche et de l’extrême gauche, le Rassemblement national (RN) et Marine Le Pen sont au bord de réaliser un rapt spectaculaire : s’arroger, comme le répète à l’envi la leader d’extrême droite, le fait d’être le «bouclier» des juifs français et d’être, de leur point de vue, à la pointe avancée de la lutte contre l’antisémitisme. «Cela me révolte d’entendre cela ! Les juifs français n’ont qu’un seul bouclier : la République, ses magistrats, ses policiers. Et mes voisins, quand ils viennent m’exprimer leur solidarité, lâche, révulsé, l’historien spécialiste de l’antisémitisme Marc Knobel. Je récuse le fait qu’un parti politique se présente comme le bouclier de la communauté juive.»

Bon gré mal gré, la question de l’antisémitisme s’impose dans la campagne pour les législatives. Même si elle avait déjà occupé les débats des élections européennes, la reconstitution de l’union de la gauche en a fait l’un des points centraux. Dans un climat saturé d’invectives, la dramatique affaire de Courbevoie a, si besoin était, remis ces derniers jours de l’huile sur le feu. Le LR rallié au RN, Eric Ciotti, reprenant la rhétorique déroulée tous azimuts à l’ext