La surprise créée au premier tour n’aura duré qu’une semaine. Dimanche, Stéphane Ravacley arrivait premier dans la 2e circonscription du Doubs, avec un joli score de 32,5%. Finalement, le candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) n’aura pas réussi à transformer l’essai. Les résultats du deuxième tour sont tombés : il obtient 47,74% des voix. Son concurrent de la majorité présidentielle, le député sortant Eric Alauzet – élu pour la première fois en 2012 sous l’étiquette écologiste – est reconduit avec 52,26%.
Ravacley, patron de boulangerie, s’est fait connaître en 2021 quand il décida d’entamer une grève de la faim. La raison ? Son apprenti, Laye Fodé Traoréiné, un Guinéen, venait de se faire notifier une obligation de quitter le territoire. L’histoire du boulanger et du migrant avait fait beaucoup parler. Un an et demi plus tard, le patron a décidé de se jeter dans la bataille des législatives. La marche était trop haute, malgré une élimination dès le premier tour du candidat RN Eric Fusis (17,5%). Son slogan «Un boulanger à l’Assemblée» avait pourtant fait son petit effet. Dans l’entre-deux-tours, plusieurs figures nationales de gauche étaient venues lui apporter leur soutien, dont l’ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon ou les députés européens Manon Aubry (LFI) et David Cormand (EE-LV).
Une campagne «heureuse» et pleine «d’espoir»
Pendant plusieurs semaines, Stéphane Ravacley martelait son message : «Il est grand temps d’avoir des représentants qui nous ressemblent. Je me présente pour vous proposer d’élire, pour la première fois, un boulanger à l’Assemblée.» Sa campagne, il la voulait «heureuse» et porteuse «d’espoir» pour «l’avenir». Il a pourtant dû affronter des injures ignobles. Le 2 juin, une croix gammée et des tags racistes, avec notamment le mot «nègre» étaient retrouvés sur une de ses affiches de campagne. «J’ai eu la nausée, quelle bassesse», confiait-il à chaud. Puis : «Ce sont des petits nazillons qui ne sont pas éduqués qui ont fait ça. Je ne suis même pas surpris.»
Le candidat de la Nupes, proche des écologistes, insistait beaucoup sur la valeur travail. «Petit patron, artisan, boulanger, je sais combien nos métiers sont durs», expliquait-il ainsi sur Twitter le 8 juin, réclamant «une reconnaissance pour ce travail», «une vie digne», «un nécessaire droit au repos». Il pilonne régulièrement l’une des mesures phare de Macron : la retraite à 65 ans. Il dit : «Si la retraite est repoussée à 65 ans, 27 000 personnes mourront chaque année avant d’arriver à la retraite.» Récemment, Ravaclay a organisé un convoi humanitaire en direction de l’Ukraine.
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